Deuxième Event - Acte II

Une vaste clairière s'ouvre à vous, et alors que vous y pénétrez, vous pourrez y remarquer trois choses. La première, c'est qu'il y a seize humanoïdes qui se trouvent là, quatre Humains, un jeune Démon, quatre Yokaïs, deux Elfes, un Nain, un Gobelin, ainsi que deux Anges. Un loup blanc semble s'être également joint au groupe, mais ne retiendra pas plus que ça votre attention. Tous arrivent par groupe de trois à cinq, venant de directions opposées. La deuxième chose que vous remarquez, ce sont les corps de plusieurs humanoïdes qui sont ici, parfois laissés à même le sol, parfois jetés ou pendus sur des branches. Ils sont dans un bien triste état, et les blessures apparentes ne vous laissent aucune hypothèse viable sur ce qui a bien pu les achever. Certains d'entre vous pourront reconnaître parmi eux ce qu'il reste de ceux autrefois connus sous les noms de Chronos, Redstorm, Alee Sakai, Ultime, Timonkey, Shayu. En revanche, vous ignorez combien de corps il y a ici.

"A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !"

La troisième chose que vous remarquerez ici est la dernière forme humanoïde qu'il y a ici. C'est à elle que semble appartenir la voix. Ressemblant à une jeune femme, elle est de petite taille. Ses traits sont fins et sa peau verte, nue, ressemble à de l'écorce. Sa longue chevelure de verdure descend jusqu'à ses mollets, et les parties de son corps qui pourraient avoir besoin d'être dissimulées le sont grâce à la texture particulière de sa peau et sa chevelure. Elle sourit, et attend vos réactions.

Anha marchait tranquillement, l’œil vif et à la recherche de baies à manger. Elle savait à présent que les plus rependues, des rouges avec des stries plus vives et aussi fines et longues qu'un petit doigt, vous donnez du fil à retordre niveau digestion!
Elle jeta son dévolu sur une petit buisson, mais avait de nombreux confrères. Ils possédaient des baies noires et brillantes. Elle se souvenait en avoir manger quelques jours auparavant.
*Nombreux mais peu consistants, bon...*
Anha s'emplit la bouche et les mains et reprit sa marche aléatoire.

Au bout d'un certain moment une odeur atroce emplit ses narines. Sans en voir l'origine, sans l'avoir déjà connue, on en devinait pourtant son origine.
*La chaire qui a perdue la Vie....*
Elle hésita à continuer dans cette direction, se battant intérieurement entre la raison et la curiosité.

Ses pensées prirent fin suite à des bruits dans les buissons. Elle ne serait plus seule bien longtemps apparemment. Elle se tourna vers l'origine de ces bruits tout en posant sa main sur son couteau et en tendant ses muscles.

[Hors RPs: Je me suis permise de ne pas arriver à la clairière tout de suite car on doit le faire par groupe eeettt.. je ne connais personne pour le moment. Du coup, j'essaie d'organiser une petite rencontre Si ça ne passe pas, je reprendrai mon Rp!]

"Hmm, pourquoi pas, après tout. Venez par ici, je vais vous montrer !" répondit Nil'Sen.
Quelques instants plus tard,à mon grand étonnement,la sphère s'ouvrit et laissa apparaître un chemin végétal. Nous pouvions enfin sortir !
Je jetai un regard hésitant aux autres personnes du groupe,puis m'élançai finalement dans le chemin,tout en tenant fermement ma dague. Ce chemin sentait le piège à plein nez,mais nous n'avions pas vraiment le choix. C'est soit ça,soit rester moisir dans une sphère. Le choix est vite fait.
Je m'engouffrai donc vers le chemin tapissé de feuilles,qui semblait ne pas avoir de fin.
Finalement,près quelques minutes de marche,le chemin aboutit enfin vers une sortie. Nous arrivâmes donc vers une vaste clairière. Mais à ma grande surprise,nous étions loin d'y être seuls. En effet,pas moins de douze autres humanoïdes étaient présents,divisés en plusieurs groupes. Il y avait pas mal d'espèces présentes,dont certaines que je n'avais jamais eu l'occasion de voir avant. Et parmi ces douze personnes,deux m'étaient familières : Utopie et Morghhur. Je n'étais pas spécialement proche d'eux,mais c'était plutôt agréable de voir des visages familiers parmi tant d'inconnus.
Mais quelque chose clochait dans cet endroit. Derath,qui se tenait quelques mètres plus loi,avait les poils hérissés et émettait un grognement nerveux,il avait manifestement perçu quelque chose de déplaisant. En m'avançant vers lui,un de mes pieds s'enfonça dans quelque chose de mou. Il s'agissait...d'un cadavre. Et pas n'importe lequel,puisqu'il s'agissait bel et bien de mon camarade Redstorm. Je retirai mon pied de son corps tout en reculant. J'étais dans un tel état de choc que je pus même pas exprimer une quelconque émotion. Et le pire dans tout ça,c'est qu'il n'y avait pas que Redstorm. Il y avait également plusieurs corps qui gisaient sur le sol,ou étaient pendus aux arbres.
Que leur était-il arrivé ? Est-ce ce sort qui attendait tous les êtres ici présents ?
"A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !"
La voix de Nil'Sen avait parlé. Mais cette fois-ci,la voix venait d'un corps. Une petite femme à l'apparence végétale,et qui souriait.
Était-elle à l'origine de ce massacre ? Pour quelle raison nous a-t-elle tous emmenés ici ?
J'essayai donc d'articuler quelques mots,d'une voix étranglée,en quête de réponses :
"...Nil'Sen ? C'est toi ? Pourquoi tu nous as amenés ici,et pourquoi y a-t-il des corps partout ?"
Je rangeai ma dague et dégainai ma rapière à la place,au cas où je me ferais attaquer.

Les évènements s'enchaînaient les uns après les autres : je m'étais retrouvée d'un instant à l'autre dans un tas de situations plus détestables les unes que les autres. D'abord la rencontre avec une horreur de gobelin puis mon déplacement dans une affreuse sphère végétale et maintenant ça ! Il y avait à présent toute une peuplade autour de moi. La première chose qui m’étonnait était qu’autant d’êtres se trouvent réunis ici. Mon instinct me disait qu’il ne s’agissait sans doute pas d’une coïncidence. Peu après, je remarquai un léger détail : des gens morts servaient de décoration un peu partout. Je pensais que j’aurais pu en rire vu leurs positions étranges mais le fait de me retrouver ici avec tant d’inconnus ne m’inspirait pas confiance. Ce carnage aurait pu venir de n’importe lequel d’entre eux.

"A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !"

C’était la voix de tout à l’heure qui avait parlé, mais cette fois-ci je pouvais apercevoir celle qui les prononçait : une espèce de petite nymphe des bois à l’apparence plutôt inoffensive. Elle n’avait pas l’air massive, ni guerriere… Rien de bien méchant.

"...Nil'Sen ? C'est toi ? Pourquoi tu nous as amenés ici,et pourquoi y a-t-il des corps partout ?"

C’était la petite Miu, la gamine aux cheveux rouges avec son animal de compagnie, qui avait parlé. Et elle n’avait pas tord. Je balançai nerveusement ma hache sur mon épaule, mais ne dégainai pas : il ne fallait pas paraitre menacante.

- Bordel qu’est ce qui se passe ici ? D’où est ce que vous sortez tous, vous-autres là ! On peut même plus se balader dans la forêt tranquillement sans tomber sur un putain de tapage !? Et toi (je pointai Nil’Sen du doigt) tu vas te calmer un peu sur les ordres : j’ai pas demandé à finir ici moi.

Sur ces paroles je commençai à reculer puis à m’éloigner l’air de rien. Je ne voulais pas mourir là.

- Et pour une beuverie, je trouve l’accueil assez glaçant… Ou plutôt merdique… Ouais c’est le bon mot.

Morghhur avait suivi l'être fait de bois dans la clairière qui était maintenant remplie de personnes qui formaient un groupe des plus intrigant.
Il y avait ici des représentants de races dont il ne soupçonnait même pas l'existence, et il se prit à penser que cette terre devait être bien vaste et qu'il lui faudrait en découvrir un jour les mystères. Cette envolée spirituelle s'arrêta a la vue du loup blanc qu'il pouvait voir maintenant dans cette clairière. Son sang se mit à bouillir dans ses veines. Il dû refréner des pensées meurtrières puissantes. Les images du massacre lui revinrent en tête et il se tourna pour jeter un bref regard à Eleïssen.
Il ne savait pas si elle avait aussi remarquée la présence de l'animal mais elle semblait être calme comparé à lui.
Instinctivement, sa main s'était rapprochée du manche de sa lame d'argent et il avait réellement envie d'obtenir des réponses mais un dernier détail l'empêcha de dégainer.
Au sol se trouvait des corps, la plupart anonymes, mais deux d'entre eux lui rappelèrent une funeste journée dans une ville maintenant si lointaine.
Redstorm et Chronos, le démon avec qui il avait combattu les monstres écailleux, se trouvaient là, étendus dans le silence et le calme le plus pur : la mort.
Les autres êtres, vivants eux, semblaient s'agiter, certains s'exprimèrent même :

A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !

Cette première phrase avait été prononcée par la femme végétale qui lui avait auparavant parlé. Il avait une étrange confiance en elle, il avait su qu'elle ne lui serait pas hostile, et le bref aparté qu'il avait pu avoir avec elle avait confirmé son instinct. Cet avertissement proféré par la dryade était par ailleurs un stratagème, tout du moins c'est ce que pensa l'homme loup. Chronos était sûrement mort peu après avoir affronté le dragon, et il ne pensait pas que ce dernier ait pu de quelque manière parvenir jusqu'ici au vu de son état après la bataille contre les seigneurs ailés. Et puis, quand bien même il y serait arrivé, il n'aurait pas pu constituer une menace telle que des esprit de la forêt n'eussent a le tuer. A son avis, les cadavres étaient ici pour calmer tout désir de combat et pour focaliser l'attention de tout les êtres présent ici. Quelque chose avait lieu en cet instant, quelque chose d'important, et même s'il ne le comprenait pas dans son ensemble, Morghhur voyait clairement se dessiner une sorte de destinée ou un plan : quelqu'un voulait les amener ici, les rassembler dans un but précis. Lui et Eleïssen avait, avec l'aide d'une Yokaï qui par la suite s'était avérée dangereuse, entreprit de découvrir ce que ce monde leur réservait, et ils allait peut être enfin avoir un début de piste.
Il n'était pas dans sa nature de réfléchir et d'attendre alors qu'à coté de lui se trouvait un être qui avait blessé une amie et massacré des dizaines de personnes, mais il décida de remettre à plus tard son désir de vengeance. Une sorte ce calme l'envahit et il se tenait prêt a écouter la suite de ce que Nil'Sen avait à leur dire.

...Nil'Sen ? C'est toi ? Pourquoi tu nous as amenés ici,et pourquoi y a-t-il des corps partout ?

Cette intervention était celle d'un autre visage connu : Miu, une autre rescapée de Trev'Hulg. Cela appuya son idée : tout ceux qui avait été mêlés aux événements étranges étaient ici, et d'autres également, il devait s'agir d'autres personnes sorties des fameux œufs étranges.

Bordel qu’est ce qui se passe ici ? D’où est ce que vous sortez tous, vous-autres là ! On peut même plus se balader dans la forêt tranquillement sans tomber sur un putain de tapage !? Et toi (je pointai Nil’Sen du doigt) tu vas te calmer un peu sur les ordres : j’ai pas demandé à finir ici moi.
Et pour une beuverie, je trouve l’accueil assez glaçant… Ou plutôt merdique… Ouais c’est le bon mot.

Celle qui venait de parler cette fois ci, il ne la connaissait pas. Il détailla rapidement cette dernière et en conclut sans conteste que son ton bourru était le reflet de son apparence : celle d'une guerrière. Il aimait cela : c'était en général le reflet de personnalités directes et franches.
Il attendit, sans rajouter au débat une voix supplémentaire et se contenta d'observer la réaction de Nil'Sen et la suite des événements.

L'artiste peint. Il trempe son pinceau, l'imbibe de peinture, de pigments attirants, et commence son œuvre, et le pinceau tremble, frôlant la toile de lin. D'abord le fond, la couleur primaire de la toile, les teintes qui ne servent qu'à combler le blanc, ce blanc, laid et prématuré, puis les contours des formes, le remplissage, les estampes, toutes ces choses qui donnent à l’œuvre son cachet et sa gloire. Alors, seulement, quand la scène est dressée, quand tous les décors sont debout, prêts à accueillir les acteurs, quand la clairière entourée d’arbre est là, calme, on peut faire rentrer les personnages. Ici, de simples aventuriers, en rond, agars, font face à des cadavres éparpillés, détruits, n’importe où sur la toile. Au centre pavane un être, symbiose entre nature et humanité, heureux et étrange,  il prend la parole. Telle fut le tableau représenté aux yeux d’Utopie, jeune démon fou. Il y retrouva certaines connaissances, se rappelant brièvement, trop brièvement, de certains événements. Il observa la représentation, ses autres sens éteints par l’horreur de la scène, par la rage qui lui montait au ventre. Puis il agit, sans réfléchir, sans penser aux conséquences, comme à son habitude, au final. Il avance, s’élance, brasse l’air de ses bras et le pollue de son souffle, il hurle de douces menaces à l’intention de ce nouvel être, de cet ennemi, du responsable du massacre.

La toile bouge, le spectateur prend place, le démon avance vers le centre, vers l'être sylvain. Ses muscles roulent sous sa peau fine, ses pieds, endoloris par la marche, avancent vite. Il va frapper.

"Hmm, pourquoi pas, après tout. Venez par ici, je vais vous montrer !"

La sphère s'ouvrit, et la louve au long pelage blanc et aux yeux de sang ne se fit pas prier pour se faufiler à travers l'ouverture, ventre à terre, avant que celle-ci ne se referme. Un unique chemin végétal se présentait désormais à elle et aux quatre autres personnes enfermées dans la sphère. C'était déjà mieux qu'un espace entièrement clos. Au moins, d'ici, elle pouvait voit la cime des arbres. Elle avança d'un pas silencieux sur le chemin forestier, alors que l'odeur de carcasses pourrissantes commençait peu à peu à emplir ses narines. Elle fit finalement son entrée dans la clairière, où elle se retrouva en compagnie d'une bonne quinzaine d'autres individus. Elle aurait aimé partir, rebrousser chemin ou prendre une autre direction, tout simplement. Elle n'aimait pas la présence de tant d'êtres. Mais elle ne le fit pas.

"A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !"

Un être végétal se tenait au milieu de la clairière, ne semblant pas plus affecté que ça par la présence de ces cadavres. Un être dont la présence se confondait avec celle de la forêt. Un être dont elle n'aurait su donner l'emplacement, même approximatif, s'il n'avait pas été là, juste en face d'elle. Que la femme-forêt les ai amené à cet endroit précis intentionnellement ou non, elle l'ignorait, mais d'une certaine façon, ce n'était pas pour elle un hasard.
La gamine accompagnée du fauve et la guerrière de son groupe prirent parole, mais elle n'y prêta attention. Son regard croisa peut-être un instant celui d'un autre guerrier humain vêtu d'une armure de cuir, sentant d'une certaine manière une menace provenant de lui. Le guerrier porta la main à sa garde, mais se ravisa. La louve détourna le regard. Calmement, elle s'assit, posant ses yeux de rubis sur la femme végétale. Elle attendait. Cet être voulait quelque chose, elle en était à peu près sûre. Mais un Démon s'avança, tenta de frapper l'être. La louve bondit sur ses pattes avec l'intention de se jeter sur le Démon. Elle n'en eu, finalement, pas le temps : Eleïssen tenta de l'arrêter alors qu'elle prenait son élan.

La femme végétale sourit, et avant que vous ne puissiez faire quoi que ce soit d'autre, avant qu'un quelconque poing puisse s'écraser sur son visage d'écorce, elle disparaît, elle et la forêt qui l'entoure. De même que les corps.
A la place des anciens arbres, de la clairière à l'ambiance étrange, vous vous retrouvez au milieu d'arbres plus jeunes. La forêt vous paraît bien clairsemée, et bientôt, tout autour de vous, vous pourrez voir des souches parfois encore saignantes, des branches écrasées sans ménagements ou cassées dans les arbres voisin, des éclats de bois, par terre, et des traces de traînée. Vous entendez bien quelques animaux, mais ils semble se cacher, méfiants.

"- A votre place, je ne ferai pas n'importe quoi ici !"
"- ...Nil'Sen ? C'est toi ? Pourquoi tu nous as amenés ici,et pourquoi y a-t-il des corps partout ?"
"- Bordel qu’est ce qui se passe ici ? D’où est ce que vous sortez tous, vous-autres là ! On peut même plus se balader dans la forêt tranquillement sans tomber sur un putain de tapage !? Et toi, tu vas te calmer un peu sur les ordres : j’ai pas demandé à finir ici moi."
Toujours aux aguets, Anha entendit des voix qui semblaient proches. Elle se répercutèrent en échos dans sa tête et une fleur douloureuse se développa au dessus de sa tempe gauche. Elle avait un étrange sentiment qui n'était pas forcément lié au danger qui l'attendait mais plutôt aux rencontres qu'elle allait bientôt faire. Elle repensa à ses rêves, mais elle chassa vite ces images de sa tête pour se lancer tête baissée dans l'aventure. Après tout, le son de la première voix était très attirant....

Anha dégaina son couteau et s'avança furtivement vers l'origine des voix. Elle arriva alors dans une clairière où se trouvaient effectivement des corps soit vivants soit dans un état de putréfaction avancée. Elle ne reconnut personne et se sentit bien seule face à tous ces inconnus. Mais cette sensation fut vite effacée par le changement de décors soudain qui s'opéra. Par une magie puissante, l'environnement funeste, morbide qui les entourait fut remplacé par une vaste forêt plutôt clairsemée dans son genre.
*Il lui manque quelques pieds et des années de vies pour devenir un labyrinthe végétal...*
Mais elle sentait qu'il fallait qu'elle se concentre car un autre élément important avait changé...
*La petite femme au centre!*
En effet, il y avait un être vivant en moins et Anha eut l'impression que c'était la fameuse Nil'sen sans pouvoir se l'expliquer. Cependant, elle pensa que son esprit lui jouait un tour car elle était persuadée d'avoir vu de l’écorce recouvrir sa peau...

Perdue dans ses pensées Anha continua à avancer lentement tout en tachant de ne pas s'approcher des autres individus qui étaient soit armés, soit étranges, soit....un loup blanc au yeux rouges. En s'attardant sur le grand chevelu à l'épée longue, Anha ne put que constater le regard haineux que lancait celui-ci à la bête blanche.
Continuant son avancée, Anha s’aperçut que les végétaux alentours étaient en mauvais états.

"Bordel qu’est ce qui se passe ici ? D’où est ce que vous sortez tous, vous-autres là ! On peut même plus se balader dans la forêt tranquillement sans tomber sur un putain de tapage !? Et toi tu vas te calmer un peu sur les ordres : j’ai pas demandé à finir ici moi. Et pour une beuverie, je trouve l’accueil assez glaçant… Ou plutôt merdique… Ouais c’est le bon mot".
C'était Grave qui avait parlé. On pouvait clairement deviner l'incompréhension dans sa voix,et surtout,l'énervement. Personne autour ne parlait,mais tous affichaient un air d'incompréhension.
Le silence semblait s'éterniser,Nil'sen ne semblait pas vouloir répondre à nos questions et affichait toujours le même sourire narquois.
Soudain,Utopie s'avança vers Nil'sen. J'étais prête à parier que c'était pour la frapper,car je l'avais uniquement vu ainsi : dès que quelqu'un lui fait subir une contrariété,systématiquement,il frappe. C'est sûrement une façon pour lui de s'exprimer et d'évacuer sa haine. La Yokai qui était avec lui, l'arrêta dans sa lancée. Comme moi,elle ne devait pas non plus être une amatrice de violence. Tant mieux,si ça peut nous éviter un combat inutile...
Un instant après,plus rien. En une fraction de seconde,Nil'sen avait disparu,ainsi que tous les cadavres. A la place,la nature était complètement détruite : des branches cassées ou écrasées constituaient ce nouveau décor. Qu'est-ce que c'est que ce délire ? Ces cadavres étaient des illusions ? Dans ce cas,pourquoi nous les avoir montrés ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête,et j'étais d'autant plus frustrée que ces questions restent sans réponse... Derath était tout aussi perdu que moi. Je le voyais à ses poils hérissés et ses grognements de plus en plus sonores.
Je me demandais ce que Nil'Sen essayait de nous faire comprendre...

Il vit le démon détendre son corps, se lancer dans un élan de rage pour percuter Nil'sen de son poing.  
Il n'était apparemment pas le seul à l'avoir remarqué puisque son amie empoigna la manche de l'être fougueux.
Le jeune homme était quelqu'un d'impétueux, d'imprévisible. Il se dit qu'il ferait mieux de s'en souvenir sachant qu'il serait surement amené à traiter de nouveau avec ce dernier: après tout il s'agissait d'un des individus présent dans la clairière et donc d'un des enfant-sphères.
Nil'sen elle n'attendit pas que le coup porte ou non. Indifférente, elle laissa la clairière à la contemplation de tous. Le calme froid et macabre des corps empilés ne contrastait aucunement avec le reste de la forêt : un lieu mutilé et apparemment affaibli où l'on ne pouvait déceler aucune trace de vie : oiseaux ou autres animaux semblaient absents.
Cela ne pouvait signifier que le fait qu'un danger était présent. Morghhur n'était pas un druide et il n'avait aucune connaissance des êtres pouvant peupler se genre de forêt. Cependant, la rencontre avec l'horreur volante quelques temps plus tôt lui avait prouvé une chose : ce monde et ses habitants savaient se défendre. Il était alors facile de se dire que le fameux danger qui rôdait en ces lieux n'était surement la frêle bande composée par ses compagnons et lui même mais bien quelque chose de beaucoup plus inquiétant.
Morghhur haïssait cela, mais ils allaient devoir rester tous ensemble si ils voulaient avoir une chance de survivre.
Il ne connaissait pas la moitié des êtres réunis ici, et parmi ceux qui n'étaient pas des étrangers on comptait déjà une louve meurtrière et un démon impulsif.
Cela n'aurait pas été un problème si on ne leur avait pas clairement fait comprendre que tout faux pas serait surement fatal.
Morghhur avança alors et se plaça là ou la forêt semblait ravagée. Il posa les mains sur la terre et les écorces meurtries. Il ferma les yeux et s’imprégna du calme ambiant. En puisant dans son don, il entreprit de communiquer avec la terre pour savoir ce qui c'était passé ici et ce qui avait bien pu laisser de telles marques.

Quelque part, un enfant pleure. Brisé, défait, il subit l'attaque incessante de l'inconnu, du monde qui l'entoure, il cherche des repaires qu'il n'a pas, qu'on ne lui a pas instruit, s'engageant dans une voix de haine et de tristesse. Ses larmes roulent doucement sur sa peau fine, épousent son visage et s'écrasent contre le sol, tapis de verdure. Elles alimentent alors la terre fertile et nourricière, et seront l'origine de nouvelles végétations. Mais pourquoi ? Pourquoi pleurer ? Pour par terre, ainsi ? Pourquoi cette fôret, cet être, ces êtres, pourquoi lui ici et maintenant ? Un enfant sans réponse est une statue d'argile que la violence modèle à son image. L'enfant continue de pleurer, il sert les mains, les presse, presse ses paumes, s'agrippant à l'invisible. Il ne doit pas craquer, pas maintenant, pas encore, il ne doit pas s'enfuir en pleurant, il ne doit pas frapper ce qui l'entoure jusqu'à ce que ses points ne soient que bouillie et sang. Il doit rester là, au sol, attendre la mort s'il le faut, et surtout attendre que quelqu'un d'autre lui donne des réponses qu'il ne peut pas trouver de lui même. Utopie git, geint, survit.

L'enfant ne fit rien de plus, l'étrangère, elle, sourit, puis disparue. Éleïssen recula un peu, et aperçut avec stupeur que la forêt venait de changer pour une forêt plus jeune, brisée. La sciure et les branches recouvraient le sol, l'odeur de la sèche emplissait les lieux. Que se passait-il ?
Son ouïe développée ne lui apportait aucune information utile, et l'odeur des arbre coupés annihilaient toute autre odeur. Elle tira les oreilles en arrière, et un grondement sourd sortit de sa gorge, elle n'appréciait pas la situation, mais alors pas du tout. Entourée d'inconnus, d'êtres dangereux, blessée et brisée, elle n'avait qu'une envie : se reposer. Mais non, elle ne pouvait pas !

Un mouvement et des sanglots attirèrent son regard sur l'enfant, maintenant effondré sur le sol. Il semblait perdu, tout autant que les autres, il semblait à nouveau à un gamin normal, cherchant juste à comprendre et à survivre. Cela excusait-il son comportement ? Elle ne savait pas trop quoi y penser, n'y ne le voulait. Au lieux de cela elle fouilla dans son petit sac en toile pour en tirer la pierre étrange qui appartenait aux jeune démon. Dans son état, il ne se rendrait peut être pas compte qu'elle venait d'elle, elle ne le voulait pas trop d'ailleurs. Elle voulait juste la lui rendre, et peut être cela l'aiderait-il à se sentir plus apaisé.

Éleïssen déposa la pierre près de lui, nonchalamment, de manière à ce qu'il ne le remarque pas trop, puis elle s'avança vers Morghhur, seule personne en qui elle avait vraiment conscience, elle se baisse pour être à sa hauteur et lui parla.

"J'en ai marre de ses évènements, je suis fatiguée, je ne sais pas où nous sommes, mais c'est pas comme si on nous attendait quelque part... Je voudrai partir de cet endroit au plus vite. Tu veux venir avec moi ? C'est pas en restant sur place qu'on aura nos réponses à nos questions. "

La clairière disparut. A la place, une forte odeur de sciure envahit son odorat, et fit son poil se dresser sur son échine. Semblant prête à attaquer, la louve se redressa, gueule entrouverte, cherchant la moindre information, le moindre son, la moindre odeur qui puisse lui donner une piste. Mais il n'y avait rien. Seules présences qu'elle sentait, celles mourantes de quelques unes de ces souches, et celles des humanoïdes présents ici. En elle, une sorte de rage froide, mêlée d'horreur et d'incompréhension jaillissait. Pourquoi blesser ainsi la forêt ? Pourquoi détruire ainsi tant de vie ? Nul n'avait besoin d'autant pour sa propre survie, pas même une meute du plus cruel prédateur. Dressée sur ses pattes, oreilles couchées, muscles tendus, elle se força à revenir peu à peu à une position plus normale, plus calme, même si son poil refusait encore de revenir à la normale. Elle se moquait bien de ce que faisaient les autres humanoïdes, et elle n'y prêta d'ailleurs pas attention. Ni aux changements qu'elle ne savait interpréter dans leurs Présences, ni à ce qu'ils pouvaient bien dire.
La louve bougea ses pattes, l'une après l'autre, s'approcha d'une de ces souches et s'assit. Elle posa sa patte sur l'écorce encore criante et resta immobile. Elle ne dit rien, ne fit rien, pleurant silencieusement la mort de cette partie du monde qui aurait pu être son chez-elle. Elle restait là, immobile, à l’affût cependant de ce qui pourrait l'approcher de trop près. Pas même le chant d'un oiseau, pas même le bruit d'un pas étouffé ou un battement d'aile ne parvenait à elle.

Morghhur rouvrit les yeux, son pouls s'était accéléré et il ouvrit la bouche pour respirer plus d'air.
Il reprenait doucement conscience de ce qui l'entourait, en l’occurrence, un bois meurtri et son amie qui s'était rapprochée, d'ailleurs elle s'adressait à lui.

... attendait quelque part... Je voudrai partir de cet endroit au plus vite. Tu veux venir avec moi ? C'est pas en restant sur place qu'on aura nos réponses à nos questions.

Il n'avait pas tout entendu mais il sentait la fatigue dans la voix d'Eleïssen. Il ne lui répondit pas tout de suite. Il voulait partager ce qu'il avait senti et vu.
L'humain se leva en posant une main sur l'épaule de la Yokaï et il lui adressa un de ses rares sourires.
Morghhur se tourna en direction du groupe d'aventuriers.

Ecoutez, je ne vous connais pas et je ne suis pas plus enthousiaste que vous à l'idée d'être ici mais j'aimerai vous parler de quelque chose. La forêt où nous nous trouvons actuellement ... Il ne s'agit plus de celle où nous avions rencontré Nil'sen. Celle ci à été meurtrie il y a assez longtemps par des nains. Je pense que les animaux, et surement la forêt en elle même, ont retenu ces agressions et seront sur la défensive. Je ne saurais que conseiller d'avancer doucement en gardant les armes rangées. Tenez vous prêt à vous battre mais ne soyez pas les assaillants. Je pense que c'est le seul moyen de sortir d'ici en un seul morceau.

Pip s'amusait vraiment beaucoup! Il était en train de parler à un maître guerrier puis d'un coup, lui et les autres, se retrouvaient dans une autre portion de forêt.
Tous les êtres présents ici avaient l'air inquiets, et il y avait pas mal de raffut à l'avant mais, étant de petite taille, le gobelin ne voyait ni n'entendait distinctement ce qui se passait.
Des personnes criaient, d'autres parlaient, ils avait l'air de s'en faire pour quelque chose.
Beaucoup de gens étaient à terre et semblaient dormir. Il trouva cela curieux : pourquoi dormir alors que quelque chose de terriblement amusant était en train de se produire.
Bien sur, son esprit supérieur avait tout de suite compris ce qui se tramait ici. Il laissa les grands messieurs se perdre en conjectures idiotes.
Il souriait juste en les trouvant particulièrement sots. De plus, ils était tous trop grands et moches !
Lui il ne se ferait pas avoir ! Il s'agissait du plus gigantesque cache-cache auquel il avait pu participer depuis la montagne bizarre et, vu comme ses adversaires était bêtes et grands, il les retrouverai facilement !

" Z'allez commencer les grand blancs ! mouhahahahahahaha"

Avant que les autres puissent l'attraper puisque, c'était sans aucun doute ce qu'ils allaient faire, Pip s'élança entre les jambes des autres personnes et il s'arrêta une fraction de seconde devant un gros chien blanc.

"GRAOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU"

Il continua sa course en regardant derrière lui : personne n'avait encore réagi ! Parfait: idiots , grands et lents !
Il sentait le vent s'engouffrer sous son bonnet alors qu'il était maintenant en train de s'enfoncer dans les bois obscurs. Il dégotta vite une vieille souche loin du groupe et s'y cacha. Ils allaient voir ce qu'ils allaient voir !

Alors que certains d'entre vous s'horrifient, que d'autres s'indigne, se fâchent ou se cachent, vous prenez le temps d'avancer. Peut-être. Ou peut-être restez-vous là pour débattre, ce n'est nullement son choix, mais le vôtre. Le paysage change une nouvelle fois, sans que vous ne compreniez pourquoi, et vous vous retrouvez une nouvelle fois dans cette forêt étrange, ancienne, qui avait cédé place à cette nuée de souches. Une voix que vous reconnaissez sans peine atteint alors vos oreilles.

"Hahaha, on dirait qu'Heïbane vous aime bien, finalement !"

Si vous levez la tête, vous apercevrez peut-être Nil'Sen, perchée sur une branche, balançant ses pieds comme une enfant en vous regardant vous débattre.

Depuis le début, Zicielka ignorait les tribulations de ses compagnons, que ça soit ceux du début ou les nouvelles têtes. Les cadavres ne lui avaient fait ni chaud ni froid, après tout, ce n'était que des inconnus, et de toute façon, pleurer les morts n'est d'aucune utilité. Une sorte d'esprit de la forêt, nommé Nil'sen, été apparu au milieu de la clairière, calme, sereine. Avec cette attitude, il était évident qu'on ne pouvait rien lui faire.

Mais un sale gosse enragé semblait ne pas avoir compris cela, et avait essayé d'atteindre Nil'sen au visage avec son poing, l'imbécile. Puis, sous le regard amusé de la sorcière, il s'était effondré, tout sanglotant. Elle n'avait pu retenir un rire, cet enfant lui faisait réellement pitié, il était si faible. Pendant ce temps, la forêt changea d'aspect, les arbres rajeunirent et se brisèrent. Icic, tout était ravagé maintenant.

Zicielka ne comprenait pas grand chose, mais elle s'en fichait. Elle devait trouver les meilleurs compagnons, et éviter les faiblards. Comme le gamin par exemple, qui n'a strictement aucune force d'esprit. Elle posa son regard sur le grand homme, et la femme cornue près de lui. Ceux-là étaient ma foi intéressants. Elle reprit bien en main sa faux, et se dirigea avec son fameux déhanché vers eux.

"Écoutez, je ne vous connais pas et je ne suis pas plus enthousiaste que vous à l'idée d'être ici mais j'aimerai vous parler de quelque chose. La forêt où nous nous trouvons actuellement ... Il ne s'agit plus de celle où nous avions rencontré Nil'sen. Celle ci à été meurtrie il y a assez longtemps par des nains. Je pense que les animaux, et surement la forêt en elle même, ont retenu ces agressions et seront sur la défensive. Je ne saurais que conseiller d'avancer doucement en gardant les armes rangées. Tenez vous prêt à vous battre mais ne soyez pas les assaillants. Je pense que c'est le seul moyen de sortir d'ici en un seul morceau."

L'homme prit la parole après que son amie à l'apparence démoniaque fit part de son envie de partir. Quelles belles paroles, au moins était-il intelligent. Peu après, Chernobog, agitée en temps normal, ralentit le mouvement de ses lames, puis s'immobilisa entièrement, comme l'avait conseillé le grand homme. La sorcière se posta face à lui, appuyée sur sa faux, afin d'entamer les présentations.

"Bien parlé, mon chou. Au moins avons-nous quelqu'un d'intelligent ici, pas comme ce mioche bipolaire. La forêt est redevenue comme avant, mais je pense que ce conseil d'applique toujours. Je peux me tromper, mais d'après son apparence, Nil'sen semble être une sorte d'esprit végétal, peut-être même l'esprit de cette forêt. Enfin, il reste encore beaucoup d'inconnues, nous ne pouvons que déduire, mais en effet, rien ne sert de s'énerver. As-tu d'autres idées chaton ? Par où commencer ?"

L'enfant rit, se laisse tomber en arrière et passe dans votre champ de vision. Alors que vous vous apprêtiez à la voir s'écraser tête la première contre le sol, elle disparaît. Vous voyez une ombre passer entre les arbres. Pas de chemin de ronce ou d'arbuste, pas de racine pour vous indiquer le chemin. A vous de choisir votre destination.

Morghhur regardait maintenant devant lui après avoir parlé aux autres personnes. A vrai dire, cela ne suscita pas vraiment de réaction mis à part chez une femme qui se rapprochait de lui, une faux à la main.

Bien parlé, mon chou. Au moins avons-nous quelqu'un d'intelligent ici, pas comme ce mioche bipolaire. La forêt est redevenue comme avant, mais je pense que ce conseil s'applique toujours. Je peux me tromper, mais d'après son apparence, Nil'sen semble être une sorte d'esprit végétal, peut-être même l'esprit de cette forêt. Enfin, il reste encore beaucoup d'inconnues, nous ne pouvons que déduire, mais en effet, rien ne sert de s'énerver. As-tu d'autres idées chaton ? Par où commencer ?

Morghhur sourit. Cette nouvelle venue de manquait pas de toupet. Il détestait qu'on s'adresse à lui de la sorte, et la familiarité avec des inconnus n'était absolument pas son fort. Morghhur n'était pas vraiment un modèle de maîtrise de soi, il essaya de se contenir pour le bien commun , mais il savait qu'il n'y arriverai pas vraiment.

Son regard changea l'espace d'une fraction de seconde pour devenir celui de l'animal qui sommeillait en lui.

Oui, enfin tu sais, puisqu'on en parle, ma grande, ce mioche bipolaire est avec nous de toute façon, alors pas la peine de le froisser pour qu'il décide de partir seul dans son coin...
Par où commencer ? Eh bien, par ranger cette immense faux pour ne pas effrayer les habitants de cette forêt.

La colère redescendait maintenant un peu et il continua sur un ton moins acerbe

Ceci étant dit, effectivement, Nil'Sen est un esprit sylvain et je pense qu'il n'est pas réellement démoniaque. Il est joueur, un peu à l'image d'un enfant qui s’ennuierait mais je pense que la ressemblance s'arrête là. Je crois que cet être doit être passablement puissant et...

Comme pour appuyer sa déclaration l'élémentaire fit une démonstration de ses capacité en disparaissant à travers le sol.

... intelligent. Bien, je pense qu'elle ne nous aidera pas plus, j'ai fait tout ce que j'ai pu et je pense qu'il est grand temps de partir.

Morghhur laissa ses sens prendre le dessus et choisi une direction, il se mit alors en chemin.

J'essayais tant bien que mal de calmer Derath,mais l'atmosphère était beaucoup trop tendue après les événements étranges qui venaient de se produire,et était plus propice à l'énervement qu'au calme. Utopie était même entrain de pleurer.
Après un silence que je crus interminable,Morghhur se décida à prendre la parole :

"Ecoutez, je ne vous connais pas et je ne suis pas plus enthousiaste que vous à l'idée d'être ici mais j'aimerais vous parler de quelque chose. La forêt où nous nous trouvons actuellement... Il ne s'agit plus de celle où nous avions rencontré Nil'sen. Celle ci à été meurtrie il y a assez longtemps par des nains. Je pense que les animaux, et sûrement la forêt en elle même, ont retenu ces agressions et seront sur la défensive. Je ne saurais que conseiller d'avancer doucement en gardant les armes rangées. Tenez vous prêt à vous battre mais ne soyez pas les assaillants. Je pense que c'est le seul moyen de sortir d'ici en un seul morceau."

Je n'avais aucune idée de la manière dont il avait appris l'histoire de cette forêt,mais ce qu'il avait dit me semblait tout à fait juste. C'était comme s'il savait parfaitement ce qu'il devait faire pour sortir d'ici. Si jamais il venait à partir,j'essaierais de le suivre,car il était hors de question que je reste ici ou que je prenne le risque de partir toute seule.
Après les paroles de Morghhur,une femme grande et gracieuse se dirigea vers lui,et lui répondit :

"Bien parlé, mon chou. Au moins avons-nous quelqu'un d'intelligent ici, pas comme ce mioche bipolaire. La forêt est redevenue comme avant, mais je pense que ce conseil s'applique toujours. Je peux me tromper, mais d'après son apparence, Nil'sen semble être une sorte d'esprit végétal, peut-être même l'esprit de cette forêt. Enfin, il reste encore beaucoup d'inconnus, nous ne pouvons que déduire, mais en effet, rien ne sert de s'énerver. As-tu d'autres idées chaton ? Par où commencer ?"

Elle avait une façon de parler du moins...originale. Appeler Morghhur "Mon chou" et "Mon chaton" n'était pas vraiment la meilleure idée du siècle ; je doute que celui-ci le prenne bien,surtout dans une telle situation. Mais cette perte soudaine de crédibilité me fit décrocher un léger sourire.

Morghhur,lui,n'avait lui au contraire pas l'air de vouloir en rire ; il répondit à la femme avec un ton plutôt agressif :

"Oui, enfin tu sais, puisqu'on en parle, ma grande, ce mioche bipolaire est avec nous de toute façon, alors pas la peine de le froisser pour qu'il décide de partir seul dans son coin...
Par où commencer ? Eh bien, par ranger cette immense faux pour ne pas effrayer les habitants de cette forêt."

Il marqua une pause,puis reprit sa phrase,avec un ton plus calme :

"Ceci étant dit, effectivement, Nil'Sen est un esprit sylvain et je pense qu'il n'est pas réellement démoniaque. Il est joueur, un peu à l'image d'un enfant qui s’ennuierait mais je pense que la ressemblance s'arrête là. Je crois que cet être doit être passablement puissant et..."

Il s'interrompit en regardant Nil'Sen -que je n'avais même pas vu réapparaître,en haut d'un arbre-,se laisser tomber et disparaître.

"... intelligent. Bien, je pense qu'elle ne nous aidera pas plus, j'ai fait tout ce que j'ai pu et je pense qu'il est grand temps de partir."

Sur ces mots,il s'en alla,suivi de la Yokai au physique étrange.
Je regardai autour de moi. Je ne savais pas si les autres essaieraient de le suivre,mais pour moi, la décision était déjà prise. Je chevauchai Derath,et lui dit :

"Dans ce cas,on devrait y aller,nous aussi,Derath."

Derath semblait approuver cette décision,puisqu'il partit aussitôt dans la même direction que Morghhur et la Yokai.

Elle était là, immobile, patte contre la souche, lorsqu'un petit être vert surgit devant elle et cria. "GRAOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU" La louve eu un léger mouvement de recul, perdue dans ses pensées,mais bien vite elle se reprit pour essayer de pincer les fesses de l'indigent. L'être était cependant vif dans son jeu, et les crocs de la blanche créature ne se refermèrent que sur du vide. Une légère frustration naquit, et disparut bien vite sous le soudain changement de paysage auquel elle ne s'attendait pas. La voix de l'esprit retentit à nouveau, et elle n'eu pas grand mal à la localiser. L'être sylvain se tenait là, sur une branche, balançait ses jambes comme si la situation était la plus normale qui soit. Pourtant, il lui semblait bien que non.
"Hahaha, on dirait qu'Heïbane vous aime bien, finalement !"

Elle ne se préoccupa guère de ces deux humains prêts à se sauter à la gorge non loin, ils ne l'intéressaient guère. Ils pouvaient bien s’entre tuer, ce n'était pas ce qui avait retenu son attention. Non, elle préférait s'intéresser à cet être végétal dont elle ne parvenait pas vraiment à discerner la présence, perché en haut de sa branche. Etre qui se laissa tomber, qui disparut un instant pour réapparaître un peu plus loin. N'ayant pas grand chose de mieux à faire, humant rapidement l'air, elle suivit les traces de l'être devant elle d'un pas rapide, sans pour autant courir. Visiblement, suivre cette piste était également la décision d'une bonne partie des humanoïdes rassemblés là, car elle sentait toujours aussi désagréablement leurs Présences proches. Mais c'était sans compter cette étrange sensation, qui semblait provenir de plus loin.

Vous, humanoïdes rassemblés en cette étrange forêt, avancez, prudemment ou moins prudemment, dans cette étrange forêt. Il n'y a toujours aucun chemin. Peut-être avancez-vous, suivant une piste mystérieuse venue d'on ne sait où. Peut-être avancez-vous, guidés par ces ombres qui semblent se mouvoir devant vous. Peut-être avancez-vous, guidés par un fin fumet, ou bien au hasard, suivant ce grand homme qui semble avoir pris les devant. C'est votre choix, aventuriers. Mais si vous avancez, vous ne tarderez pas trop à distinguer quelque chose devant vous, sans parvenir à savoir quoi. Si toutefois, poussés ou non par la curiosité, vous continuez d'avancer, vous finirez par tomber sur une bien étrange créature, à laquelle vous arrivez avec peine à hauteur du genou. Vous distinguerez d'abord quatre pattes velues, dotée de sabots faits pour évoluer en ces lieux, puis peut-être une queue végétale, recouverte de feuilles et de fleurs. Vous lèverez la tête, pour mieux contempler ce qui semble être le corps d'un cerf recouvert d'un brun pelage, mais plus encore pour voir l'immense buste nu d'une femme aux grandes oreilles pointues, écartées de son crâne. Bien sûr, vous ne pourrez pas manquer le branchage qui lui sert de corne, ainsi que le feuillage en place de chevelure, qui descend par ailleurs sur son torse en dissimulant une partie de sa poitrine. L'être ne vous regarde pas encore, cependant, lorsqu'il tourne la tête, de la lumière semble jaillir d'une de ses mains. Vous ne distinguez plus Nil'Sen.

Ton cas, Pip, est un peu différent de celui de tes camarades. Joueur, tu t'es éloigné de tes compagnons bien plus que tu ne te l'étais imaginé, et lorsque, de retour dans l'ancienne forêt, tu as mis la tête dehors, tu t'es fais surprendre à une branche rattachée à un arbre qui semblait ne cesser de grandir. Te voilà suspendu non loin, à plusieurs mètres du sol, par le seul col de ta veste, coincé dans la branche.