Mershus

Un puissant corps de cheval, il galope sur la plaine. Deux majestueuses ailes dans son dos, il s'élève dans le ciel. Quatre pattes robuste munies de serres, il foule le sol silencieusement. Recouvert d'écailles impénétrables, il ne craint ni les coups, ni les vents. Une queue puissante et tantôt une crinière, tantôt une crête, ils ne sont ni des Pégases, ni au nombre des Dragons qui peuplent nos légendes. J'ignore ce qu'ils sont, ni même s'ils sont réels ou une simple fabulation de mon esprit. Je les ai vus, un beau jour, alors que je cherchais des plantes pour mes études. J'errais dans la forêt, pris dans le brouillard et incapable de retrouver mon chemin. Et alors que j'arrivais, je crois, dans une vaste clairière, le brouillard s'est dissipé et je les ai vus. Ils étaient dix, vingts... Non, peut-être cent ou mille ! Mais alors que je les observais, pétrifié de stupeur, l'un d'eux tourna sa tête vers moi et plongea son regard dans le mien. Et lorsque j'ai repris mes esprits, j'étais à l'entrée de la forêt, mes plantes à la main. Je n'ai depuis eu de cesse de les chercher, mais j'ignore si je peux me fier à cette vision, les plantes que je cherchais avaient des vertus hallucinogènes. Une chose est sûre, je n'ai jamais revu ces créatures. Tout ce que j'ai pu faire, c'est recueillir ces quelques histoires à leur propos. On les désigne comme étant les Mershus.


Dans une époque lointaine, où bien des races n'existaient pas encore sur Heïka, mais où Anges et Démons existaient déjà bel et bien, un conflit sans pitié secoua le monde. Anges et Démons cherchèrent mutuellement à s'anéantir, et pour cela, ils cherchèrent à conquérir les cieux non plus avec leurs seules ailes, mais également à l'aide de puissants destriers. Ils firent leurs Griffons et Pégases, et le conflit tourna en la faveur de qui parvenait à en rassembler le plus. Mais il existait une troisième créature que les Anges et les Démons pensaient pouvoir dompter. Des créatures pas beaucoup plus grosses que les pégases, mais qui possédaient la férocité des Griffons et la puissance d'un Dragon. On les avait aperçus quelques fois se battre avec d'autres bêtes. Un corps de pégase mélangé à celui d'un Dragon. Réussir à en dompter un assurerait gloire et honneur, et de nombreux guerriers s'y tentèrent. Tous échouèrent, et peu furent revus plus tard. Essayer de dompter ces créatures semblait avoir le coût le plus élevé qui soit : la vie. Cette chasse aux destriers mit à mal les deux parties, et peu après qu'ils renoncent à dompter ces créatures dont on ignorait tout, le conflit prit fin. Sans que l'on sache trop pourquoi.

J'ai entendu de nombreuses autres histoires qui semblent se rapporter aux Mershus, mais seule celle-ci et ses autres versions les décrivent comme belliqueux.





A une époque pas si lointaine et dans une contrée peu reculée, comme partout, on trouvait villes et villages. Dans l'un d'eux vivait un homme, ou une femme, jeune ou vieux, beau ou laid. Un beau jour, cette personne tomba nez à nez avec un troupeau de créatures étranges, tantôt décrites avec un corps de cheval, ailes de Dragon et des serres, tantôt par des créatures recouvertes d'écailles, savant mélange entre équidé et oiseau, tantôt par des descriptions similaires, s'approchant ou s'éloignant de la mienne. Cette personne réussit à entrer en contact avec ces créatures, qui se révélèrent être pourvues d'intelligence comparable à la nôtre. Jour après jour, elle tenta de retourner les voir, d'approfondir ses relations avec ces créatures. Puis un jour, elle essaya de monter sur le dos de l'un d'entre eux. Elle fut désarçonnée, les créatures s'envolèrent au loin, et jamais plus ne furent revues.

Il existe de nombreux autres récits ressemblant à ce dernier, que j'ai compilé avec ses nombreuses versions. Au final, j'ignore s'ils possèdent une intelligence bestiale ou une intelligence digne des sages, s'ils sont belliqueux ou pacifiques, ou même s'ils existent réellement. Aucune des sources de ces histoires n'a pu être vérifiée, ou il s'agissait de celles de bardes et de conteurs en mal de renommée et un peu ivres. Les Mershus restent un grand mystère pour moi, et j'ignore si je pourrais, un jour, parvenir à le percer.