Périples forestiers

L'arrière train .... Oui l'arrière train, il avait mal à l'arrière train ! Il se réveilla en criant : un long cri strident et aigu.

Il se mit à courir ... enfin pas vraiment, il se mit à agiter les jambes dans tous les sens puis se rendit compte qu'il était en train de gigoter dans le vide.

Alors lui vint l'idée la plus brillante qu'il ai eu depuis sa naissance : regarder où il se trouvait. En l’occurrence, il était en haut d'un arbre. Comment diable avait il pu y arriver avec sa taille ridicule ?

A vrai dire il ne se souvenait pas. Il avait vaguement l'impression d'avoir déjà vécu ça. Il se creusait la tête, mais peu habitué à ce genre d'exercice, cela ne luit déclencha qu'un début de migraine.

Il perdit rapidement sa concentration quand il entendit son pantalon craquer légèrement. Il était effectivement accroché par ce dernier et, même s'il n’était pas très lourd, le tissus ne devait pas apprécier ce traitement spécifique.

Pip ne put s'empêcher de pouffer de rire, il s’imaginait déjà les fesses à l'air libre, dégringolant du haut de l'arbre pour ne laisser au sol qu'une tache verte et rouge.
Il lui fallait trouver un moyen d'éviter cela, même s'il avait diablement envie d'essayer.

Il eut un déclic : il se souvenait maintenant ! Une forêt, identique à celle ci, de toute façon les forêts étaient toutes les mêmes ... aucune originalité. Il y avait une créature un peu grosse et moyennement rigolote et aussi un tas d'incapables plus laids les uns que les autres qui se demandaient, l'air benêt ce qu'ils allaient bien pouvoir faire pour éviter l’énorme boule de lumière que le truc poilu et grand leur avait envoyé. Personnellement, il aurait profité de l'occasion pour jouer avec : Pip adorait les objets brillants, ils le faisaient rire. Malheureusement il était déjà dans cette posture indélicate à ce moment là.

Mais alors où étaient les autres ? Il se le demanda pendant une bonne vingtaine de seconde avant qu'arrive le drame.

Le vent soufflait, emportant avec lui des cohortes de feuilles mortes, farandoles funèbres qui apportaient à la complainte du zéphyr un air macabre. La lumière filtrait à peine dans ce sous bois épais, et les rayons venaient capter l'essence même de cette valse mortuaire en y ajoutant une lueur malsaine, teintée de vert chlorophyllien.

Son dos le grattait. Son sale dos le grattait ! Incroyable ! Il pesta, jura en serrant les dents et commença à essayer de se tourner encore et encore, il 'n’arrivait pas à atteindre l'endroit voulu. La démangeaison était arrivée au summum de sa puissance et Pip pleurait de rage alors qu'il se tordait les bras pour arriver à soulager cela. Rien n'y fit. Pourtant alors qu'il arrêtait de se débattre pour reprendre sa posture initiale, il remarqua qu'il s'était emberlificoté dans les branches d'une manière tout à fait prodigieuse. A la manière d'une marionnette à qui l'on aurait fait subir un trajet en calèche le long d'une voie pavée d'ornières plus grosse que les roues elles mêmes, Pip était maintenant dans une pose désarticulée particulièrement inconfortable. Il n'avait plus qu'une solution. Un héro savait toujours ce qu'il devait faire pour se sortir d'un mauvais pas.

"A L'AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIDDDDDDDDDDDDDDDDEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!!!!!! "