Deuxième Event - Acte I [Kamyu, Miu, Iule, Grave]

Vous marchiez, tous, tranquillement, dans une forêt, une plaine, une montagne. De quel continent ? Qu'importait. De quelle terre ? Cela importait encore moins ! Car vous voilà, en un pas de plus dans une forêt étrange. Elle ressemblait à toutes les autres, qu'avait-elle de spécial ? Vous ne le saviez pas, mais vous le ressentiez. Vous étiez tous disséminés par groupe dans différents lieux de cette étrange forêt. Que se passait-il ? Mais la forêt se jouait de vous, non ? Des bruits étranges résonnaient autour de vous, vous aviez beau vous retourner, scruter les bois, rien. Et cet écho ? Ne ressemblait-il pas à un rire ? Se moquait-on de vous ? Toutes les cartes sont entre vos mains désormais ! Allez vous vous concerter, faire connaissance, vous insulter ? Ou chercher sans vous soucier de ces inconnus (ou non) à vos côtés ?


Ce sujet est réservé à Kamyu, Miu, Iule. Vous ne voyez pas les autres, vous n'avez pas à lancer de dé, 140 mots minimum par poste, essayez de respecter le tour de poste de chacun sauf s'il tarde trop à venir ou qu'on vous dit de continuer. Vous êtes tous les trois côtes à côtés, comme si vous veniez de vous croisez à un détour. Vous êtes intrigués... Et titillez par ces bruits et rires.

Je marchais,comme à mon habitude,sans savoir où j'allais. Peu m'importait,je n'avais nulle part où aller,de toute façon. Je repensais toujours à ce fameux jour en ville,avec les dragons,et m'inquiétais toujours pour mes camarades. Pour ne rien arranger,je n'avais croisé aucun humanoïde depuis, impossible de penser à autre chose.
Soudain,changement de décor. L'herbe,les arbres,le ciel,l'odeur,tout avait changé.
"Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé" pensais-je.
Je n'étais plus dans une grande plaine,mais à proximité d'une forêt. Forêt,qui,par ailleurs dégageait quelque chose d'étrange... Je ne pouvais pas dire pourquoi,mais ce n'était pas une forêt ordinaire. Curieuse,je décidai d'y aller.
D'apparence,c'était une forêt assez ordinaire,mais quelque chose clochait. J'entendais des bruits étranges,et Derath semblait les entendre aussi,et avait l'air aussi mal à l'aise que moi. Je regardais autour de moi,mais je ne vis rien d'autre que des arbres. Puis,il y eut ce bruit,plus fort,et plus distinct,qui me fit frissonner : un rire. Pourtant il n'y avait rien de drôle,dans cet endroit,c'était même plutôt l'inverse. Je m'enfonçai de plus en plus dans la forêt,cherchant d'où pouvait provenir ce rire.
Je m'arrêtai quand j'entendis un craquement,comme quelqu'un qui marchait,à quelques mètres de moi. Je m'apprêtais à dégainer ma rapière,lorsque je vis que ces bruits venaient d'un loup. Ayant l'air inoffensif,je rangeai mon arme,mais me tenait tout de même prête à la ressortir en cas de besoin.

La forêt... Des jeunes arbres qui bordaient parfois la route aux immenses arbres qui se tapissaient au fond des bois, à la mousse et le tapis de feuille qui, à chaque pas, s'étalait sous ses coussinets, s’aplatissait sous l'effet de son poids, elle était dans son élément. Là où les oiseaux chantaient en paix, là où les cerfs, les sangliers, les renards et les écureuils traçaient leurs chemin, vivaient leur vie, jour après jour. Sans l'avoir jamais vue, elle comprenait instinctivement son fonctionnement. Après tout, c'était dans sa nature. Pourquoi en irait-il autrement ? Se déplaçant habilement sur ce sol traître et inégal, ses pattes trouvaient toujours appuis là où il ne semblait y avoir qu'un trou, qu'une roche tranchante, elle se mouvait silencieusement. Et maintenant..? Qu'allait-elle faire ? Trouver une parcelle de la forêt qu'un autre prédateur ou qu'une autre meute ne s'était pas appropriée et la réclamer sienne, pour un temps du moins ? S'y installer et vivre sa vie ? Quelles étaient les autres possibilités qui s'offraient à elle ? Cette forêqt était... Etrange. Différentes de celles qu'elle avait déjà eu l'occasion de visiter. Il n'y avait rien d'hostile ici. Rien qui ne la menaçait, plus que ce n'était le cas, ailleurs.

Courir. Sentir le vent dans son épaisse fourrure blanche. Courir, jusqu'à en perdre haleine, quand elle le souhaitait, puis s'allonger dans l'herbe et simplement profiter du tapis végétal et de l'odeur de la forêt. Elle était Loup. Et avec les longues siestes, souvent interrompues, à l'affut de menaces potentielles, les parties de chasse à courser les lapins ou les biches à l'aide de compagnons croisés le temps d'une journée, ne cherchant pas vraiment à intégrer ou à fonder une meute, voilà qui résumait ses journées. Et désormais, son pelage blanc reflétant parfois les rayons du soleil et ses yeux de la couleur du sang des proies qu'elle chassait, lorsque famine se faisait sentir, elle marchait tranquillement dans les bois. Elle était à l'aise en ce milieu qu'elle connaissait bien, et si les rires qu'elle entendait depuis un moment déjà commençaient à l'irriter quelque peu, elle ne se sentait pas en danger. Il y avait bien là un être humanoïde, dont elle sentait l'odeur et la présence depuis un moment déjà, ainsi qu'une autre créature, un prédateur qu'elle ne se rappelait pas avoir déjà croisé, mais ni l'un ni l'autre ne lui semblait menaçant. C'est donc calmement qu'elle continuait son chemin, jusqu'à ce que son regard croise celui d'une Yokaï, Miu. Sa présence ici ne l'intéressait pas vraiment, elle savait de toute façon qu'elle ne serait pas comprise. La louve s'assit, observant la gamine aux cheveux rouges et son fauve. Elle n'était pas parvenu à localiser la provenance de ces rires, et elle doutait y parvenir maintenant.

Un bruit. Un son. Une parole. Il résonnait tout autour de vous, le rire s’amplifiait, les oiseaux s'envolèrent, cela devenait soudainement insupportable. puis tout cessa, comme si la forêt avait cessé de vivre d'un coup. Et seul l'écho de sa phrase se répercuta et mourra au creux de vos oreilles.

"En êtes vous sûr ? De ce que vous êtes ?"

Le loup s'était assis,et me regardait. Je regardais donc moi aussi cette créature. Je n'avais jamais vu un tel loup de toute ma vie. Alors que jusqu'ici,je pensais que tous les loups avaient une fourrure grise et des yeux dorés,celui-là avait une magnifique fourrure blanche et des yeux rouges. De plus,les autres loups avaient été agressifs,mais pas lui.
Derath ne semblait,quant à lui,pas être dérangé de la présence de l'autre animal ; il ne faisait que l'observer.
Ce bref moment de tranquillité fut brisé par un bruit,ce qui provoqua un sursaut de ma part : C'était ce fameux rire que j'avais entendu tout à l'heure. Cependant,le rire résonnait de plus en plus fort,et devint vite un supplice. Je me couvrais les oreilles pour atténuer le bruit,mais le rire était toujours parfaitement audible. Puis d'un coup,plus rien. J'attendis quelques secondes avant d'enlever mes mains de mes oreilles. Tout était redevenu silencieux. Puis,s'ensuivirent quelques paroles :
"En êtes vous sûr ? De ce que vous êtes ?"
Qu'est-ce que c'était que cette question ? Bien sûr,je ne savais pas moi-même pourquoi j'étais née et à quoi je pouvais servir,mais je me fichais pas mal de le savoir. Ça ne m'avancerait à rien de toute façon. Je suis moi,c'est tout. La seule chose que j'aimerais savoir,c'est comment partir d'ici.

Le rire s'amplifiait, et les oiseaux finirent par s'envoler? Puis, il n'y eu plus un bruit, comme si le temps s'était arrêté. La louve secouait les oreilles, dérangée par l'intensité des bruits autour. Si elle n'avait eu que son ouïe à laquelle se fier, elle aurait sûrement pensé qu'il aurait été préférable de filer d'ici. Mais ce n'était pas le cas, elle sentait la forêt bel et bien là, en vie. Elle sursauta cependant lorsqu'une voix retentit à ses oreilles, et de la position assise, elle repassa à la position debout.

"En êtes vous sûr ? De ce que vous êtes ?"

Ce qu'elle était ? Elle émit quelque chose qui pouvait s'apparenter à un rire. Etait-ce important ? Ici et maintenant, elle était Loup, elle se sentait Loup. La brise pouvait caresser sa fourrure lorsqu'elle se levait, et si l'envie lui prenait, elle pouvait tout aussi bien se lancer dans une partie de chasse que dans une course, truffe au vent. Y avait-il autre chose dont elle avait besoin de se soucier ? Ce prédateur, peut-être, qui ne lui semblait pas hostile, aux côtés d'une enfant ? Ce rire qui la perturbait ? Peut-être était-ce là le plus urgent, mais la Présence de son interlocuteur invisible était bien trop mêlée à celles de la forêt pour qu'elle puisse en discerner l'exacte nature ou l'emplacement. Elle pouvait, après tout, simplement continuer son chemin. La forêt ne pouvait être éternelle, et elle finirait bien par en sortir. Si elle ne décidait pas avant d'y trouver une place.

Quelques instants après que la voix ait résonné,j'entendis des petits craquements,comme lorsqu'on marche sur des feuilles. Je saisis ma dague et me retournai. Derath,lui,se mit devant moi et huma l'air,pour savoir à qui il avait affaire.
A ma grande surprise,ce n'était pas un animal, mais un autre humanoïde. Il était plutôt imposant,comparé à moi,avec des cheveux blancs,et des oreilles pointues. C'était un Yokaï,lui aussi. Mais ça n'en faisait pas automatiquement un ami. Même s'il n'avait pas l'air spécialement agressif ou méchant,je préférais rester en retrait. Soudain,il ouvrit la bouche :
"Vous...Vous savez d'où elle vient ?"
"Qui ça,"elle" ?" pensais-je. Mais au moment où je voulais lui poser la question,il y eut une rafale de vent,puis la fameuse voix qui se remit à résonner :
"Pourquoi vous ne me répondez pas ?"
Quelques secondes plus tard,le paysage s'assombrit : une sphère composée de feuillages et de branches se refermait sur le loup,le Yokaï,Derath,et moi. Quelque chose semblait se déplacer dans la paroi. J'essayais de suivre ce mouvement des yeux,mais 'était trop rapide pour moi. La voix retentit encore une fois :
"On n'est pas mieux pour discuter comme ça ? Allons,allons ne faites pas ces têtes-là, la vie c'est pas important hein ? Qu'êtes vous dans ce monde hein ?" La voix rit,puis reprit, plus sérieusement :
"C'est pas comme si on vous attendez quelque part hein ? Alors parlez moi, vous avez que ça à faire."
Je détestais la façon dont la voix nous parlait. Prenant mon courage à deux mains,je pris la parole :
"Et pourquoi on devrait te répondre ? On ne sait même pas qui tu es. Dis-nous clairement ce que tu veux au lieu de nous poser des questions bizarres..."
Je tenais fermement ma dague. L'être à qui appartenait la voix pouvait se pointer à n'importe quel moment,et je voulais être prête à me défendre en cas d'attaque.

Un être, un autre. Un Yokaï ? Peut-être, elle n'en était pas sûre. Celui-ci portait encore une odeur étrange, sur lui. Une fois encore, elle le sentis bien avant de le voir. Un être humanoïde à l'apparenve bien plus mature que la jeune fille accompagnée de son fauve, cheveux blancs, et des bois similaires à ceux de certaines proies, qu'elle s'abstenait de chasser, faute de meute avec qui partager si important repas.

«Vous... Vous savez d'où elle vient ?»

Idiot, je ne serais pas là à chercher, sinon. La louve blanche aurait très certainement prononcé quelque chose de similaire, si ce corps qu'elle avait désormais était dotée d'une parole similaire à celle des humanoïdes. Ce n'était pas le cas, que ce soit pour le plus grand bien ou le plus grand mal. Seul un bruit sourd s'échappa, le temps d'un instant, de sa gorge, avant que son poil de se hérisse, révélant un médaillon ambré attaché à son cou. Y était représenté un loup hurlant à la lune.
Brusquement, le vent revint, fort du calme et du vide qui s'était installé dans la forêt quelques temps auparavant. La voix retentit de nouveau, et cette fois, la louve se tenait sur ses gardes, pour quelque raison que ce soit.

"Pourquoi vous ne me répondez pas ?"

L'obscurité s'installa davantage autour de la louve, du fauve et des deux humanoïdes, et un mur végétal se forma autour d'eux. Une ombre passait, une fois à gauche, une fois à droite, une fois au dessus, sans qu'elle n'aie pleinement le temps d'identifier la silhouette du propriétaire de cette voix qui l'agaçait. Ses sens en alerte, elle suivait le mouvement de l'ombre, pattes légèrement pliées, muscles contractés, prête à agir.

"On n'est pas mieux pour discuter comme ça ? Allons Allons ne faites pas ces tête là, la vie c'est pas important hein ? Qu'êtes vous dans ce monde hein ?"

A nouveau, un rire. Cette fois-ci, elle laissa un grognement lui échapper. Elle n'aimait pas cette endroit. Elle n'aimait pas cette voix. Elle n'aimait pas être coupée du vent. Et elle était prête à agir, s'il lui fallait elle-même couper les branches et les lianes pour sortir de là.

"C'est pas comme si on vous attendez quelque part hein ? Alors parlez moi, vous avez que ça à faire."

Assez, c'était assez. Ignorant les trois autres êtres qui se trouvait là, elle se jeta sur l'ombre, à l'emplacement où elle se trouvait lorsqu'elle initia son mouvement. L'ombre bougerait, elle le savait, mais n'en avait cure. Elle tenta d'arracher une partie du mur végétal.

- Ce que je suis ou l'endroit où je vais n'a aucune espèce d'importance. Abaisse ton mur !

La sphère s'agita et se barda de ronces qui fouettèrent le loup agressif. Le feuillage sembla encore plus oppressant, resserré. L’atmosphère ne semblait pas tendue non, mais la déception de l'entité était palpable.

"Je pensais que vous étiez plus sage que ça... Pourquoi ne pas simplement parler un peu ? Vous n'êtes ni drôles, ni intelligents au fond. Sauf peut être le type là, assis, toi je t'aime bien."

La forme se mouvait plus lentement, mais il faisait désormais trop sombre pour que vous parveniez à mieux la distinguer.

"Vous conseillez pour quoi ? Pourquoi ne pas simplement s'assoir et discuter ensemble sur, je ne sais pas moi, sur cette ronce, sur vous, sur ce que vous voulez. Vous n'êtes pas pressés non ? Vous savez je m'ennuie moi, alors, occupez-moi ! Je pourrais toujours vous dire les paroles affreuses qu'à pu dire le loup sur vous en plus !"

Elle rigola à nouveau. Elle aimait titiller après tout. Désormais elle attendait à nouveaux des réponses.

Le loup grognait et se mit à attaquer la paroi de la sphère. Au fond,j'aurai bien voulu l'imiter et essayer de me sortir de cette situation,mais je préférai finalement ne rien tenter. Le Yokaï tendit la main vers le loup et cria :
"ARRÊTE ! Calme toi ! Attaquer ne sert à rien, elle ne demande qu'à parler." Il marqua une pause,puis reprit :
"Je t'écoute moi. Je n'ai effectivement nul part où aller et rien à faire. Alors pourquoi de pas venir me conseiller ?"
Ce Yokaï avait donc opté pour une option pacifique. Il avait peut-être raison,mais il relâchait trop sa vigilance à mon goût. Enfin,de toute façon,il fait ce qu'il veut.
Derath,lui,grognait et hérissait ses poils,il avait visiblement envie d'attaquer,comme le loup. Je lui grattai doucement le crâne pour le calmer. J'avais peur qu'il lui arrive quelque chose si jamais il attaquait.
Soudain,la sphère de feuilles semblait devenir plus étroite,plus sombre. Des onces apparurent pour fouetter le loup. Cette "voix" était donc véritablement dangereuse. Heureusement que j'avais empêché Derath de tenter quoi que ce soit,il aurait pu subir le même sort. La "voix" prit la parole :
"Je pensais que vous étiez plus sages que ça... Pourquoi ne pas simplement parler un peu ? Vous n'êtes ni drôles, ni intelligents au fond. Sauf peut être le type là, assis, toi je t'aime bien."
Ses remarques étaient vraiment déplaisantes. J'ouvris la bouche pour répliquer,mais,au vu des circonstances,il valait mieux pour moi que je me taise. La "voix",elle,continua à parler.
"Vous conseillez pour quoi ? Pourquoi ne pas simplement s'asseoir et discuter ensemble sur, je ne sais pas moi, sur cette ronce, sur vous, sur ce que vous voulez. Vous n'êtes pas pressés non ? Vous savez je m'ennuie moi, alors, occupez-moi ! Je pourrais toujours vous dire les paroles affreuses qu'à pu dire le loup sur vous en plus !"
Puis elle ria. Franchement,je ne voyais pas ce que la situation avait de drôle. Et puis je n'aimais toujours pas sa façon de parler et de nous donner des ordres. On n'est pas à son service,à ce que je sache.
Mais vu sa réaction face à l'attaque du loup,je ne voulais pas risquer de froisser une deuxième fois ce drôle d'individu. Je fis donc signe à Derath de s'asseoir,puis fit de même. Je me risquai à reprendre la parole.
"Très bien. Mais,comme tu le dis si bien,nous ne sommes ni intelligents,ni drôles,j'en conclus donc que nous ne serions pas un sujet de conversation intéressant. Alors,parlons plutôt de toi. Quel est ton nom ? D'où viens-tu ? T'arrive-t-il souvent d'enfermer des gens dans des sphères pour parler avec eux ?"
Je réalisai,un peu trop tard,que j'allais sûrement offusquer la voix avec cette dernière question,mais tant pis. Après tout,elle,elle ne se gênait pas pour nous faire des remarques.

«ARRÊTE ! Calme toi ! Attaquer ne sert à rien, elle ne demande qu'à parler.»

Elle s'en moquait bien. Elle savait que si cet être était capable de l'enfermer dans une sphère végétale, ses griffes et ses crocs auraient bien du mal à la sortir de là. Néanmoins, elle ne pouvait pas rester là, immobile, sans agir, alors qu'elle se retrouvait privée de sa liberté, quelque part dans un mur végétal.

«Je t'écoute moi. Je n'ai effectivement nul part où aller et rien à faire. Alors pourquoi de pas venir me conseiller ?»

Des ronces sortirent du mur pour la fouetter. Elle recula, cessa son attaque. Cet être ne cherchait donc pas se débarrasser d'eux. Pourquoi sinon, ne pas l'avoir blessée plus que ça ? Elle gratta la terre, frustrée de ne pouvoir rien faire. Elle n'aimait pas cette situation, encore moins d'être enfermée. Surtout avec des êtres qu'elle ne connaissait pas, dont elle ne savait rien.

"Je pensais que vous étiez plus sage que ça... Pourquoi ne pas simplement parler un peu ? Vous n'êtes ni drôles, ni intelligents au fond. Sauf peut être le type là, assis, toi je t'aime bien."

L'être ralentit ses mouvements, mais au vu de l'obscurité des lieux, il restait délicat pour la louve de la distinguer clairement.

"Vous conseillez pour quoi ? Pourquoi ne pas simplement s'assoir et discuter ensemble sur, je ne sais pas moi, sur cette ronce, sur vous, sur ce que vous voulez. Vous n'êtes pas pressés non ? Vous savez je m'ennuie moi, alors, occupez-moi ! Je pourrais toujours vous dire les paroles affreuses qu'à pu dire le loup sur vous en plus !
- Très bien. Mais,comme tu le dis si bien,nous ne sommes ni intelligents,ni drôles,j'en conclus donc que nous ne serions pas un sujet de conversation intéressant. Alors,parlons plutôt de toi. Quel est ton nom ? D'où viens-tu ? T'arrive-t-il souvent d'enfermer des gens dans des sphères pour parler avec eux ?"

Elle se moquait quelque peu des questions de la Yokaï, même si les réponses pouvaient être intéressantes. Le loup..? Les méchancetés ? Cet être cherchait délibérément à la provoquer. Très bien, puisqu'il en allait ainsi, qu'elle débite des paroles qui n'avaient jamais franchi le cap de ses lèvres. Elle allait simplement rester là et attendre. Puisqu'elle prononçait des paroles affreuses, elle pouvait très bien attendre qu'une ouverture se créer dans laquelle elle pourrait s'engouffrer. Elle secoua les oreilles et s'allongea là, à même le sol. Dur ? Oh, elle ne connaissait que celui-là. Les yeux fermés, l'air calme et immobile, elle se concentrait néanmoins sur les Présences qui l'entouraient.

"Moi ? Qui je suis ? Nil'sen. Vous conseillez sur explorer le monde ? Pourquoi ne pas tout explorer, et pourquoi ne pas débuter par cette forêt ? Faut bien un début à tout non ? Vous êtes pas débrouillard hein. Je suis sûre que vous savez toujours pas grand chose de ce monde depuis votre naissance. "

La voix ce tut, les branches de la sphère bougèrent et une boule tomba au milieux de vous, cette dernière se dissipa dans le sol pour laisser place à un autre Original, Grave, qui se retrouvait au milieux de cette sphère coincée avec les autres.

"Ho je vous présente Grave, je trouvais que c'était pas assez marrant. Alors Grave toi, tu vas devoir mettre un peu plus d'ambiance !"

Soudain, je fus déséquilibré, complètement emportée par la végétation. Je vacillais. J’essayais de me débattre, d’agiter ma hache dans tous les sens pour pouvoir contrôler moi-même mes déplacements mais il n’y avait rien à faire : la forêt était bien plus forte que moi. Car oui, il s’agissait bien de la forêt qui s’agitait contre moi ; ou du moins, c’était mon sentiment.

C’est alors que le déplacement cessa. Je me retrouvai emprisonnée dans une sorte de boule de végétation : des branches, des feuilles, il y en avait pour tous les goûts. Cependant, j’arrivais à apercevoir le paysage autour de moi. Je ne savais plus où j’étais mais je n’étais plus seule. D’abord, une petite Yokai aux cheveux rouges accompagnée d’un loup attira mon attention. Elle était petite et tenais fermement une dague dans sa main minuscule. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu’elle avait peur. Ensuite, un magnifique loup blanc découvrant ses crocs avec rage. Pour finir, un autre Yokai, plus grand et avec des bois de cerf sur la tête. Je n’avais jamais rien vu de tel. En fait, c’était même la première fois que je croisais autant d’individus ! Je souris légèrement : j’en avais ma claque de la solitude ! Le seul problème ? Nous étions tous bloqués dans ces sortes de sphères naturelles. Comme rencontre, on fait mieux c’est clair !

"Ho je vous présente Grave, je trouvais que c'était pas assez marrant. Alors Grave toi, tu vas devoir mettre un peu plus d'ambiance !"

Une fraction de seconde, je fus désarçonnée. Ce n’était ni la fillette, ni l’homme-cerf, ni le loup qui avaient pris la parole. Alors, qui ?

- Hein quoi ? Qu’est ce qui se passe ? On fait une beuverie surprise et je suis pas invitée ?

Je regardai autours de moi. Les autres n’avaient pas vraiment l’air de trouver ça drôle et me dévisageaient comme si j’étais sortie de nul part… Ce qui était le cas en fin de compte ! Je secouais la tête en raffermissant mon emprise sur ma hache.

- Et d’abord, comment est-ce que tu connais mon nom, ô voix mystérieuse qui se permet de me déplacer sans que j’ai à bouger mon derche ?! C’est peut-être sympa pour mes pieds mais je préfère quand même quand je sais où j’vais, tu vois l’amie ?

Le Yokaï prit la parole,peu après mon intervention :
"Oui conseille moi ! Je veux explorer le monde. Le découvrir. Mais à vrai dire je ne sais pas vraiment par ou commencer... Je me sens légèrement seul moi aussi. Et je suis d'accord avec cheveux rouges, j'aimerais savoir qui tu es !"
Bon,au moins,il était d'accord avec moi,c'était un bon point. Mais le fait qu'il m'appelle "Cheveux rouges" me rappela qu'on n'avait même pas pris la peine de se présenter,alors que c'est la première chose à faire quand on rencontre quelqu'un. J'ouvris la bouche pour dire mon nom,mais "la voix" intervint avant moi :
"Moi ? Qui je suis ? Nil'sen. Vous conseiller sur explorer le monde ? Pourquoi ne pas tout explorer, et pourquoi ne pas débuter par cette forêt ? Faut bien un début à tout non ? Vous êtes pas débrouillards,hein. Je suis sûre que vous savez toujours pas grand chose de ce monde depuis votre naissance."
Après tout ce qu'elle a dit,la seule chose utile qu'on ait appris,au final,c'est son nom. Et bien sûr, sa réponse contenait encore des remarques désobligeantes. Moi qui était plutôt calme d'habitude,cet être bizarre me faisait perdre patience. On lui demande de l'aide,mais elle répond toujours à côté.
Soudain,la sphère se mit à bouger,et une autre sphère apparut au milieu,et laissa place à une grande femme brune,et musclée,qui portait une grosse hache. Une personne qui imposait le respect,ça,c'est sûr.
"Ho je vous présente Grave, je trouvais que c'était pas assez marrant. Alors Grave toi, tu vas devoir mettre un peu plus d'ambiance !" dit Nil'sen,avec un ton sarcastique.
La dénommée Grave semblait tout aussi perdue que nous. Et surtout elle semblait chercher la personne qui avait parlé.
"Hein,quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? On fait une beuverie surprise et je suis pas invitée ?"
Elle regarda tout autour d'elle,puis,voyant que personne ne répondait,elle reprit :
"Et d’abord, comment est-ce que tu connais mon nom, ô voix mystérieuse qui se permet de me déplacer sans que j’ai à bouger mon derche ?! C’est peut-être sympa pour mes pieds mais je préfère quand même quand je sais où j’vais, tu vois l’amie ?"
Cette Grave avait une façon de parler qui me fit décrocher un léger sourire. Son franc parler allait sûrement "mettre l'ambiance" comme le disait si bien Nil'sen. Je pris à mon tour la parole :
"Tout d'abord,Nil'sen. Tu n'arrêtes pas de nous dire que nous sommes ignorants,ce qui,pour ma part,est totalement vrai. Mais si tu nous apprenais des choses,ce serait peut-être mieux,non ? Parce qu'à part ton nom,on n'a pas appris grand-chose. Et puis,tu nous parles d'explorer la forêt,mais ce serait plus facile si on n'était pas enfermés dans des feuillages,tu ne crois pas ?" Je marquai une pause,puis m'adressai cette fois-ci à Grave :
"Bon,euh...Grave,c'est ça ? Cette voix,qui sort de nulle part s'appelle Nil'sen. C'est tout ce qu'on a appris en fait. Et,au passage,mon nom c'est Miu,et le fauve à côté de moi,c'est Derath. C'est pas très utile de le savoir,mais on sait jamais."

«Oui conseille moi ! Je veux explorer le monde. Le découvrir. Mais à vrai dire je ne sais pas vraiment par ou commencer... Je me sens légèrement seul moi aussi. Et je suis d'accord avec cheveux rouge, j'aimerais savoir qui tu es ! »

Le Yokaï aux bois de cerfs se leva et s'épousseta. Du moins, c'est ce que devinait la louve, à en juger le bruit. Ses yeux, toujours clos, ne lui permettaient pas de savoir exactement quels mouvements il y avait autour d'elle. Puis, la voix se remit à parler.

"Moi ? Qui je suis ? Nil'sen. Vous conseillez sur explorer le monde ? Pourquoi ne pas tout explorer, et pourquoi ne pas débuter par cette forêt ? Faut bien un début à tout non ? Vous êtes pas débrouillard hein. Je suis sûre que vous savez toujours pas grand chose de ce monde depuis votre naissance. "

Alors que la voix se tut, la végétation bougea autour d'eux. Quelque chose tomba, et dans un bruit de végétation, une nouvelle Présence, une nouvelle odeur se dévoilait à elle. La voix reprit alors parole.

"Ho je vous présente Grave, je trouvais que c'était pas assez marrant. Alors Grave toi, tu vas devoir mettre un peu plus d'ambiance !"
- Hein quoi ? Qu’est ce qui se passe ? On fait une beuverie surprise et je suis pas invitée ? Et d’abord, comment est-ce que tu connais mon nom, ô voix mystérieuse qui se permet de me déplacer sans que j’ai à bouger mon derche ?! C’est peut-être sympa pour mes pieds mais je préfère quand même quand je sais où j’vais, tu vois l’amie ?
"Tout d'abord,Nil'sen. Tu n'arrêtes pas de nous dire que nous sommes ignorants,ce qui,pour ma part,est totalement vrai. Mais si tu nous apprenais des choses,ce serait peut-être mieux,non ? Parce qu'à part ton nom,on n'a pas appris grand-chose. Et puis,tu nous parles d'explorer la forêt,mais ce serait plus facile si on n'était pas enfermés dans des feuillages,tu ne crois pas ? Bon,euh...Grave,c'est ça ? Cette voix,qui sort de nulle part s'appelle Nil'sen. C'est tout ce qu'on a appris en fait. Et,au passage,mon nom c'est Miu,et le fauve à côté de moi,c'est Derath. C'est pas très utile de le savoir,mais on sait jamais."

La louve ouvrit un oeil, quelques instants, observa la guerrière nouvelle venue. Elle le referma rapidement. La hache que portait l'humaine était certainement dangereuse, mais la louve ne sentait aucune hostilité de sa part. Restait l'être dont la Présence était entremêlée avec celle de la forêt. Ne pas savoir où elle était, être enfermée à cause de son pouvoir, voilà qui la mettait mal à l'aise. Explorer le monde ? Explorer la forêt ? C'est ce qu'elle aurait fait, si cette voix ne l'avait pas interrompue en la retenant ici.

- Explorer la forêt ? Très bien, ouvre le chemin. Que je puisse finir ce que j'étais en train de faire.

Elle restait immobile, attentive au moindre changement. Elle n'avait pas grand chose à faire d'autre, pas d'autre possibilités. Un seul choix semblait s'offrir à elle, puisqu'elle ne pouvait elle-même tailler son chemin.

[Hey, d'où un loup s'exprime avec des mots ? Désolé du retard, sinon.]

"Hmm, pourquoi pas, après tout. Venez par ici, je vais vous montrer !"

L'une des parois de la sphère s'ouvre, et un unique chemin végétal s'ouvre à vous. Vous n'aurez d'autre choix que de le suivre, si vous ne voulez pas rester enfermé.

La suite se déroulera sur ce sujet.