QUÊTE - Survis, petit être. [Utopie]

Les hommes ont chaud, eux aussi, et discutaient sur ce qu'ils allaient faire. Ils sentaient que s'ils restaient là trop longtemps, ils perdraient vraiment la tête. L'un d'eux se retourne, te vois, et te fais signe. Comme tu as fait un excellent jet, aucun d'eux ne prête attention à tes cheveux blancs ou à tes Ailes, ils pensent simplement que leur esprit leur joue un tour. Tu peux peut-être rester discuter avec eux. Tant que tu ne les offense pas, tu devrais être capable de repartir de l'oasis indemne. Cependant, s'ils t'indiquent une direction pour sortir du désert, la route est longue et il te faudra encore affronter la chaleur, la fin, et les autres créatures qui peuvent roder en ces lieux...

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'Dé 20' : 6

On me fait signe de venir. Un signe de la main, simple, ni amical, ni agressif. J’hésite. Que choisir ? Que faire ? Que me veulent-ils ? Ils pourraient me servir… S’ils ne sont pas hostiles, je peux en tirer des bénéfices. Beaucoup de bénéfices. Ils doivent avoir des besaces, des objets, un tas de choses qui pourraient me servir. Je pourrais tout leur voler. Ils sont nombreux. Est-ce que je peux tous les tuer ? Ou alors faut-il ruser, être plus malin et savoir user du langage pour amadouer leurs cœurs et leurs corps ? Je pense qu’allier les deux solutions n’est pas une mauvaise idée. Ils sont nombreux. Je suis seul. Je suis fatigué. Ils sont reposés. Une chose fera la différence, une chose simple, qui change l’issue d’un combat du tout au tout : Ils sont sereins, moi, je n’ai plus à perdre.

Je m’approche du groupe. Ils parlent avec moi, me posent des questions et répondent aux miennes. Ils m’expliquent que nous sommes dans un désert, que je ne marche non pas sur des milliers de grains furieux mais sur du sable inerte seulement balloté par le vent. Malheureusement, je n’ai aucune confiance en eux. Je bois un peu d’eau, en les fixant un à un. Je calcule mon angle d’attaque. Je ne veux aucun arrangement avec eux, je ne veux pas de leurs conseils. Je sens qu’ils ne sont qu’un obstacle à la suite de mon aventure, qu’un ennemi de plus sur mon passage. Je dois les tuer. Tous les tuer. Je le veux tellement fort… Une rage soudaine m’éprend. Cette rage folle et frénétique que j’ai lorsque je me bas. Celle qui me fait devenir incontrôlable. Oui… Tuer. J’imagine mon couteau traverser leurs gorges, mon gantelet écraser leurs misérables faces. Je me vois tous les tuer. Tous.

Mais pas encore. Pas maintenant. Bientôt. Attendre l’opportunité. Analyser. Je regarde le plus petit, je m’approche doucement de lui. Je lui tape l’épaule, pour qu’il se retourne vers moi. Si tout se passe bien, je n’aurais qu’à lui transpercer le crane en enfonçant ma lame sous son menton. Si tout se passe bien, je n’aurais qu’à sauter sur le groupe à côté, en tuer avec ma lame et l’autre avec mon gantelet. Le reste du groupement, je l’anéantirai pendant sa période de doute, celle en trop dans la vie de quelqu’un qui doit se battre, mais c’est si tout se passe bien. Et enfin, si tout se passe bien, ma dernière action sera de tuer les individus restants, tous, un par un, de quelque façon que ce soit.

Si tout finit bien, je sortirai partirai de ce campement de fortune le sac plein et la gourde remplie d’eau, sans blessures graves. Mais je le sais. Rien ne finit bien.

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'Dé 20' : 6

Tu enfonces ta lame sous le menton du premier homme, tu sautes sur le groupe et en tue deux de plus. Malheureusement pour toi, le temps que tu fasse ça, les autres hommes ont déjà bondit sur leurs pieds, armes à la main, et sont sur toi. Tu réussis à t'en tirer avec trois blessures supplémentaires, dont une au moins profonde. A toi de voir les détails du combat, où et comment tu es blessé.
Tu reprends ton chemin dans le désert. Moins de 10, et tu tombes sur une charogne. Voilà le sort qui t'attends si tu ne trouves pas vite quelque chose contre la chaleur.
Plus de 10, et tu devras à nouveau te battre. Contre un serpent venimeux aussi long que tu es haut, les bras tendus.

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'Dé 20' : 1

Non ! Non ! Non ! Rien ne se passe comme prévu. Rien de tout ça ne devait arriver. Je devais tous les tuer, facilement, simplement, sans difficultés aucune ! Une gloire immense m’aurait alors auréolé, j’aurais eu une félicité personnelle bien plus qu’acceptable, je me serais adoré… Mais non ! Il a fallu qu’ils résistent. C’est si dur que ça, mourir ? Ne pouvaient-ils pas le faire rapidement, simplement ? Messieurs devaient se rebeller ! Messieurs devaient se battre ! Ils l’ont eu, leur combat. Rapide. Difficile. Laid. Pas de spectacle, pas de surprises. C’aurait été si beau de les voir crever un par un sans opposer de résistance ! Si passionnant. Un d’eux m’a même blessé à trois reprises. Mais ça ne compte pas, il a triché : le bougre s’est réveillé après la bataille et a sauté sur ma personne. Résultat des courses, trois entailles sur mon torse musclé et un cadavre. C’est bête.

Ressaisis-toi. Bouge-toi. Ne reste pas allonger là, sur ce sol de sables. Allez ! Tu divagues. Tu as failli y passer, ce n’est pas l’heure des louanges. Bien. Continu ! Prends appuie sur ta main. C’est ça ! Courage ! Ah ! Ne tombe pas, ça abimerait le peu de chose qu’il reste de toi. Quoi ? Tu as mal ? J’en ai rien à faire. Bouge-toi. C’est moche ici. L’herbe et tout le reste. Tu trouves pas ? Moi si. Enfin ! Non, pas le désert tout de suite, faudrait pas non plus que je… que tu meurs tout de suite. Va boire. Remplie ta gourde. Nettoie tes plaies. Doucement ! Bon. Maintenant, le désert. Mais non, ça va bien se passer. Le soleil brille. Un peu trop fort, oui, mais il brille. Il brûle pas ta peau, tu délires, mon grand. Allez. Emmène-nous loin d’ici.

Est-ce que je marche, ou est-ce que je rampe ?... Je ne sais plus… Il n’y a pas une grande différence, de toute façon. Je suis fatigué. L’après-midi est arrivé il y a peu de temps, comme ces cloques sur ma peau. J’ai l’impression de devenir fou, de tourner en rond… En rond… En rond… Tout se ressemble ici. Le sable est le sable. Le ciel est le ciel. Le soleil est un poison. J’avance lentement. Puis tout à coup… Un bruit. Du bruit. Un grognement arrive derrière moi, se rapproche rapidement, et le temps que je me retourne, il est sûr moi. Ou presque. Il est dans les airs. Il est en plein saut. Prêt à me tuer de la lame qu’il a dans la main droite. Grand et émacié, l’être ne porte qu’un pantalon, il est imberbe et chauve. Je le regarde, l’observe, pendant cet instant qui me semble durer des heures. Ses dents sont longues et effilées. Rouges.

Je sors mon couteau et m’apprête à parer.

[Désolé. Utopie délire complétement, et j'avais trop envie de le faire transparaitre dans ce post. J'espère qu'il restera compréhensible.

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'Dé 20' : 18

Te voilà dans un bel état, incapable de différencier un cadavre d'un vivant. Il te faudra cependant te sortir d'un piège mortel lorsque tu continueras ta route, car, sans tes ailes, tu ne survivrais pas à la chute qui t'attends plus loin. En revanche, si tu parviens à descendre d'une façon ou d'une autre, tu pourras te repose à l'ombre d'un mur de pierre. Jusqu'à ce que quelque chose d'autre arrive.

Ce n’est qu’un cadavre. Un cadavre qui m’est tombé dessus. Pourquoi ?... Pourquoi n’avais-je pas fais directement la différence ? Ce n’était pas compliqué pourtant… L’un était froid, l’autre chaud. L’un aurait crié ! L’autre non… J’en aurais assassiné un de sang-froid, sans rancune, la rager au ventre… L’autre… Non… Je deviens fou. Cet endroit me tue à petit feu… Mon cerveau est pollué par ces milliers de cailloux, le sable détruit le peu d’intégrité mentale qu’il me reste. Qu’est-ce que je vais devenir ?... Il fait trop chaud… Je perds la raison... Et puis j’en ai assez de voir tout ce sable, partout ! Trop de sable ! Beaucoup trop de sable. Je frappe le sol de dépit, j’écrase mon poing contre un million de mêmes petits grains. Assez ! Il faut que je me ressaisisse. Je me relève. Ma tête tourne, mes plaies ont pris une drôle de couleur. Mais je ne dois pas me laisser abattre, je dois persévérer, continuer, jusqu’à  quitter cet infernal désert, jusqu’au moment où je pourrais enfin me reposer… Je marche lentement, mes pas sont lourds, j’ai du plomb dans les veines. Le soleil me fixe de son unique œil, il m’observe et se rit de moi, je le sais, je le sens. Tout ce qui est autour se moque de ma misère, je ne suis que le jouet de cet environnement hospitalier. Le sable. Le ciel. Le soleil. Le vent. Tous… Ils se rient de moi ! Ma vision se trouble, je bois les quelques centilitres d’eau qu’il me reste. Avancer. Avancer… AVANCER ! Et manquer de tomber. J’ai un pied au-dessus du vide lorsque mon corps se fige. Un précipice. La colline de sable sur laquelle je suis n’est pas complète, elle est coupée par un mur… Pour que quelqu’un tombe ? Pour que je tombe ? Vous ne m’aurez pas.

Je réfléchis. Dois-je contourner cette chose, où essayer de descendre directement ?... Qui sait ce qu’il y a en bas ? De l’ombre. Beaucoup d’ombre. Je pourrais aller chercher le cadavre, y accrocher ma corde et ensabler le tout pour avoir un point d’accroche. Mais c’est trop loin. Je pourrais sauter, et prier pour que mes ailes fonctionnent à nouveau… Mais la dernière fois que j’ai fait ça… Mieux vaut ne pas y songer…  Je n’ai qu’une solution, essayer de trouver des points d’accroches sur la paroi et faire confiance à mes forces. Je peux y arriver. Je peux le faire ! J’y suis obligé… Je vais mourir.

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'Dé 20' : 8

Petit à petit, tu parviens à descendre le mur. Une fente après l'autre, mètre après mètre, tu descends. Jusqu'au moment où ton pied glisse, jusqu'au moment où ta main loupe une prise salvatrice. Tu tombes. Tu atterris sur le sable qui, heureusement pour toi, amortis ta chute. Tu t'en sortiras sans blessure supplémentaire, mais tu sombres dans l'inconscience. Lorsque tu te réveilleras, le soleil en sera à la moitié de sa descente. Et un serpent venimeux aura pris place sur ta poitrine. Il va falloir t'en débarrasser sans te faire mordre, car dans ton état, le venin te sera mortel. Une longue agonie t'attendrait.

En fonction de ton post et de ton jet, tu survivras.. ou tu mourras. Ton sort repose dans la paume de ta main, sous les doigts du Dieu des Hasards et des Aléas. Prie, petit être, car seul L'Esprit est maître de ton Destin, en ces lieux.

Ma descente se passe bien. Un pied à la fois, une main après l’autre, j’alternai les prises lentement mais surement pour me rapprocher du sol, ce sol trop loin qui me donne la nausée quand j’ose détourner la tête pour le contempler. La paroi est dure, les prises sont bonnes, j’ai beaucoup de chance. Je fais attention au placement de mes doigts sur la roche, à l’inclinaison de mes pieds. Je ne dois pas tomber ! Je ne veux pas tomber ! Tous ces espoirs pour vivre seraient alors réduits à néant et je mourrai les os cassés en agonisant de soif et de faim, si mon sort n’est pas scellé sur le coup avec la rupture de ma nuque trop fragile face à l’impact. J’imagine la scène. Mon corps fendant l’air, mon visage tordu en une expression de surprise parfaitement hilarante, mes bras et mes jambes tordus de façon étrange et désagréable. Mon pauvre être qui se rapproche du sol, inévitablement. Puis l’impact. Et à ce moment précis, ma main lâche la prise qu’elle tenait. Perte d’équilibre. Chute. Foutu imagination débordante.

De l’eau. Partout. De l’eau jaillit sur mon visage. Tout bouge autour. J’ouvre les yeux, et je contemple. L’endroit est étrange, si régulier et inattendu : Je suis dans une bulle de roche opaque et solide. L’eau monte doucement, elle atteint bientôt mes genoux. Qu’est ce qui se passe, bon sang ?... Le liquide continue son avancée, il est à ma taille. Je tambourine les parois de roche, les frappes, fais tout mon possible pour me libérer de cet enfer. Mais rien n’y fait. Je suis piégé, comme un vulgaire animal. L’eau et à mes épaules. Je commence à me débattre dans cet enfer aqueux, je fais tout pour respirer. Mais trop tard. Ma dernière inspiration, et je suis submergé. Tout s’arrête. Le temps s’est figé, et je l’entends. Je l’entends si bien… Ce sifflement sourd, agaçant. Il s’insinue dans ma tête, me comprime la cervelle. Et le monde devient noir.

Mes yeux s’ouvrent sur l’immensité du ciel déjà presque rose. Le soleil a bientôt fini sa course, j’ai mal partout. Je comprends alors que je suis tombé, et que tomber,  et bien ça fait mal. Un sifflement retentit, tout proche, tout proche sur mon ventre. Je lève la tête. Un serpent. Un serpent, devant moi, sur moi. Il me fixe de ses petits yeux avides, de ses pupilles acérées. Il ouvre la gueule et me montre les crocs. Bien. Très bien. Calme-toi, Utopie. Calme. Je déplace lentement la main vers mon couteau. Je dois tuer le serpent. Le poignarder, vite, assez vite pour qu'il n'ait pas le temps de me mordre. Tant pis si je me blesse par la même occasion, l'un des deux doit mourir.

Je ne veux pas mourir.

Ta main s'approche de la tête du serpent. La tête du serpent s'approche de ton bras. Avant que tu ne lui coupes la tête, il te mords. Mais ton élan aura eu raison de son coup. Tu mourras, mais pas seul. Petit à petit, le venin s'infiltre dans tes veines, se répand dans ton corps. Tu brûles. L'endroit où t'as mordu le serpent gonfle déjà, mais tes blessures combinées au venin t'empêchent de faire quoi que ce soit. Tu as mal. Tu souffres. Tu sens ton corps mourir, à petit feu, aussi bien brûlé par le soleil couchant, par les grains de sable, semblables à de la braise chaude, que par le venin qui, petit à petit, ronge chacun de tes muscles, chacun de tes nerfs.
Mais ton agonie ne doit pas finir comme cela, non. Ce serait trop simple. Un par un, le venin s'attaque à tes nerfs, te fait souffrir. Il s'attaque à tes muscles, à ta volonté, alors que le soleil continue sa course dans le ciel. Mais il se refuse à te tuer, il veut te faire souffrir, encore et encore. Tu transpires. Tu as du mal à respirer, au fur et à mesure que le poison s'attaque aux muscles de ta cage thoracique. Tu ne peux plus bouger. Le sang du serpent se répand sur ton corps, s'infiltre à travers tes vêtements, tandis que ses crocs restent enfoncés dans ta chair. La tête y est toujours suspendue. Qui l'en aurait retiré ? Il n'y a personne, ici. Rien. Seulement la mort qui t'attend, la mort qui te guette.

Lorsque, finalement, ton corps cesse de respirer, ton coeur s'arrête de battre, tu es encore conscient quelques instants. Assez longtemps pour voir que le soleil s'est presque effacé derrière l'horizon. Dommage.. Tu y étais presque. Un peu plus, quelques minutes, ou même quelques secondes de plus, et tu aurais réussi. Seul le noir t'accueillera dans ses bras. Jusqu'à ce que tu te réveilles, dans ton corps, là où tu t'étais endormi. Tu brûles toujours de l'intérieur. Tu as l'impression d'avoir fait une chute de plusieurs mètres. Une terreur sourde te tiens aux tripes. Mais tu ne sais pas. Tu as tout oublié de cette journée sous le soleil du désert. Seuls te restent le souvenir de la douleur et de la mort, sans que tu ne saches ni pourquoi ni quoi exactement.

C'est un échec.

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