QUÊTE - Au feu de camp [Eleïssen]

Terre. Soleil. Chaleur. C'était à peu près la meilleur façon de résumer où elle se trouvait. Au moins ce n'était pas non plus cette chaleur insupportable qu'elle avait connu dans cet étrange volcan. mais quand même c'était pas une raison !
Son instinct lui disait qu'à la nuit tombée tout sera beaucoup plus froid, et même trop froid. Ce n'était pas dans son accoutrement actuel et avec un petit feu de camp qu'elle pourrait faire grand chose. Il faudrait qu'elle puisse se faire un abri comme il se doit afin de survivre au moins à la nuit imminente qui arrivait. Éleïssen observa ce qui l'entourait afin d'essayer de tirer le meilleur partit qu'elle pouvait de cet environnement. Des rochets plus ou moins imposants gisaient de-ci de-là, quel arbres desséchés qui accueillaient du lierre et pas grand chose d'autre. Si son odorat lui indiquait qu'elle pourra sans doute se trouver un peu de nourriture et pour l'eau ? Il ne lui restera plus qu'à boire le sang frais des bestioles, après tout manger de la chair cru n'était pas ce qui la dérangeait le plus. Était-ce son côté bestial qui lui donnait ça ?

Peu importait, elle avisa un amas rocheux un peu plus important que les autres au loin et décida d'y aller, les rocher assez hauts lui procurerait un abris contre le vent s'il y a et une base pour faire un abri. Elle ramassa tout ce qu'elle pouvait niveau brindille, branchage et feuillage, le lierre lui serrait notamment utile et une fois arrivée à destination elle déposa tout et observa son amas rocheux. Déjà il faudrait peut être vérifier qu'il soit sûr non ? Elle s'avança, utilisa son odorat, son ouï et ferma les yeux afin d'essayer de découvrir le maximum d'âmes qui pouvaient vivre en ces lieux.

Seul des piaillements résonnèrent à ses oreilles au même moment où elle distinguait tout juste trois minuscules âmes qui semblaient affamées. Ce n'était pas la chose la plus menaçante en soit. Du moment que la mère n'était pas un monstre assoiffé de sang... Mais il ne fallait pas qu'elle soit trop grosse pour passer à travers les roches donc ce n'était également pas un problème.
Et maintenant ?la yokaï devrait peut être commencer à construire son abris afin de garder un maximum de chaleur pour la nuit, après peut être pourra-t-elle chasser dans l'espoir de se trouver quelque chose à se mettre sous le croc avant de dormir. Mais au pire elle pourra toujours attendre le lendemain pour se mettre à traquer quelconque âme qui vivait en ces lieux.
Éleïssen observa son tas de branche qui gisait à ses pieds et réfléchis à la manière de s'y prendre. Elle n'avait pas besoin d'un palace, mais il fallait qu'il y ai assez de place pour elle et un feu de camp. Ce n'était pas gagné gagné. Elle observa son renfoncement rocheux et se dit que le feu ne devra pas avoir de plafond, mais elle, elle en aura besoin d'un. Pourquoi ne pas faire le feu de camp dans le coin contre la roche alors ? Elle construirait son abris juste à côté et cela devrait bien fonctionner.
La jeune fille ramassa quelques roches éparpillées et les assembla en cercle au coin du renfoncement rocheux, à gauche. Un peu décalé vers la droite, mais assez proche du cercle en pierres qui délimitera son feu de camp, elle pris les branchages dénudés les plus grands pour commencer à se construire un tout petit toit maintenu d'un côté par les grandes roches, et de l'autre côté par des branchages mis à la diagonales afin de créer un espace supplémentaire dans son abris improvisé. Une fois la structure faite, et ce ne fut pas facile pour faire en sorte à ce que tout tienne, elle passa des lianes de lierres qui étaient dénudées de feuille dans sa structure afin de la solidifier et de maintenir les branches entre elles. Par dessus la jeune fille plaça tout le feuillage qu'elle avait afin d'imperméabiliser un minimum le tout et coinça ses dernières dans le méli-mélo de branches sèches afin que ça ne s'envole pas. Elle ramassa des pierres supplémentaires et les posa sur les bases de sa structure afin qu'elle ne s'envole et contempla enfin le tout. La seule ouverture de sa structure était à gauche, au niveau de son feu de camp, en face d'elle et à droite elle était contre des roches, le reste c'était le peu de branchages qu'elle avait trouvé qu'il fermer son petit camp improvisé. Maintenant il fallait de quoi faire son feu de camp. Elle avisa un arbre non loin, lui piqua ce qu'il lui restait de branchages et trouva deux pierres à feu en fouillant un amas rocheux non loin. Bon elle avait enfin finit de faire son campement et cela lui avait pris du temps mais ça en valait le coup non ? Enfin elle l'espérait.

La jeune fille se rendit compte qu’en essayant de rentrer dans son campement de fortune, elle n’avait pas assez de place. C’est que les cornes qu’elle avait au-dessus de son crâne, ça prenait de la place ! Éleïssen regarda autour d’elle et ne vit malheureusement pas d’autres arbre en vue à dépouiller, et le bois qui lui restait lui serait essentiel pour tenir la nuit autour d’un petit feu réchauffant. Par contre elle constata la présence de nombreux cailloux assez plats et une idée lui vint en tête. Elle en ramassa le plus possible et commença à se créer un petit mur afin de surélever son nid et de créer plus de place. Elle plaçait les pierres en quinconces, faisaient bien attention à ce qu’elles s’imbriquent un minimum entre elles et les ajuster minutieusement. Elle eut besoin d’en ramasser à nouveau, elle tester au fur et à mesure la stabilité de son édifice. Au bout d’un certain temps elle parvint à hisser un muret long d’environ cinquante centimètre et haut d’une trentaine de centimètre. Cela agrandissait déjà son espace de vie. Elle accrocha son toit de branchage au pierre et se demande si cela était solide. Peut-être devrait-elle mettre de la boue entre certaines roches pour consolider ? Mais y avait-il au moins de l’eau ici ? Elle tendit les oreilles et chercha désespérément l’écho d’un quelconque écoulement.

Aucun son ne lui parvint à ses oreilles. Par contre une tâche sombre attira son regard vers un rocher non loin. Elle s’approcha et y découvrit des tâches d’humidités. Bon qui disait humidité, disait eau non ? Elle fit le tour de l’amas de rocher et ne vit rien de plus, elle n’entendait rien non plus. Alors elle décida de déplacer les roches légères afin d’essayer de trouver son miracle. Elle s’assurait bien qu’elle ne dégageait pas un serpent ou un scorpion au passage d’ailleurs. Ses pattes griffaient la roche tandis qu’elle parvenait à former un petit orifice assez grand pour y passer la tête. Avant d’engouffrer sa caboche afin d’essayer de détecter une quelconque source d’eau, elle mit la main sur un rocher intéressant. Il était fin et creusé, idéal pour contenir de l’eau. Bon ce n’était pas non plus une quantité astronomique qu’il pouvait contenir, mais ça ferait l’affaire pour récupérer de l’eau, y mettre de la terre et faire une bonne poignée de boue.  En vue de son tas de pierre, il ne lui faudrait environ que cinq ou six poignée de boue pour consolider son abri.
Mettant son précieux objet de côté et chercha d’abord à voir s’il y avait un quelconque danger à l’intérieur de ce monticule de roche. Ne remarquant rien elle y engouffra la tête, espérant trouver quelque chose, ou sentir quelque chose, comme un peu d’eau stagnante.

La jeune fille remarqua que par miracle, il y avait de l’eau à sa portée ! Génial ! Elle commença à en extirper avec son cailloux, elle se rendit soudain compte que la chaleur et les efforts lui avaient creusé l’appétit et elle était assoiffée. Elle renifla l’eau dans un premier temps, elle ne semblait pas stagnante et apparaissait propre à la consommation. La fraicheur du liquide ravivait Éleïssen et elle se sentait requinquée, pleine d’une nouvelle énergie qui lui permettrait de finir -enfin- son abri.
Maintenant elle commença son travail minutieux que de prendre de l’eau dans la roche, gratter la terre sèche et compacte avec ses griffes et mélanger la poussière jusqu’à obtenir une pâte épaisse de boue. Alors seulement à ce moment-là elle commença à boucher les interstices de son muret et à coller les pierres entres elles. Le travail n’était pas évident, elle n’avait pas envie de tout faire tomber, alors elle faisait attention à ses gestes et continuait l’opération. Elle eut besoin au final de ne reprendre de l’eau pour en faire de la boue que trois fois. Mais ces griffes étaient douloureuses et l’odeur du sang lui montait aux narines. La yokaï termina son « œuvre » avec une dernière poignée de boue qu’elle plaça entre son branchage et son muret afin d’être sûr d’avoir un toit toute la nuit. Fière d’elle, bien que fatiguée, elle contempla son abri de fortune et n’avait qu’une envie, se rouler en boule à l’intérieur et se reposer.