QUÊTE - Beau bateau, beau bobo et beau râleur [Eleïssen]

Les vagues léchaient mollement les parois du bateau. L'air salé emmêlait ses cheveux et elle observait l'immensité azur. Tout semblait bien sur ce bateau.
Attendez, bateau ? Que faisait-elle ici ?
Éleïssen tourna la tête et observa l'équipage. Bon encore une de ces bizarreries étranges...

"Niri ?"

Pas de réponse. La jeune entendit des cris, le vent se fit plus viola, la bateau tanga également. Derrière elle d'immenses nuages s'imposaient sur l'océan, tout ce déroula très vite. Les marins courraient dans tous les sens, remontaient les voiles, fermaient les portes, sortaient des cordes.

"Et toi met ça autour de ta taille et fait un bon nœud !"

Un des marins venait de lui lancer une corde rêche et filandreuse, l'autre bout était solidement attaché à un mât. C'était sans doute pour éviter d'être emporter par les vagues ça. Alors elle fit ce qui lui était demandé et s'appliqua à faire le meilleur nœud possible.
La pluie s’abattait sur eux, le tonnerre grondait non loin d'eux et petit à petit ils voyaient de moins en moins. La jeune fille vit un éclair s'abatre sur l'un des mât et son sommet s'écrase sur le pont. Un des marins se retrouvaient la jambe coincée sous ce dernier et hurlait. Un autre vomissait son déjeuner, mais pour le moment c'était moins important.

Elle courut vers le marin blessé, celui qui lui avait donner sa précieuse corde. Elle parvint difficilement à déplacer le bois qui écrasait le pauvre humain et essaya de le relever. Il ne pouvait pas marcher malheureusement, sa jambe faisait un angle bizarre et hurlait si on y touchait. Que faire ? Il fallait l'aider non ? Déjà elle traîna l'homme vers le mât où elle se trouvait attachée afin de mieux réfléchir et d'être plus loin des vagues. Un bout de drap trempé près d'elle et des éclats du mâts cassés lui donnèrent une idée.

"Attend je vais essayer de te fixer ça !"

Elle devait hurler pour se faire entendre, le vent était violent et ses cheveux ne cessaient de lui masquer la vue. C'était pas terrible de bosser dans ces conditions. Chopant une écharde de bois aussi longue que son bras et plutôt solide, elle déchira des lamelles de draps et noua le bâton à la jambe cassée afin de limiter les mouvements de l'os endommagé. L'homme eut mal quand elle remit la jambe droite mais une fois le bâton bien attaché le marin sembla soulagé. Et maintenant ?

Un hurlement. Le yokaï se retourna et entre deux éclairs parvint à discerner une couleur écarlate qui se répandait sur le sol près d'un autre marin. La pluie était tellement forte qu'elle percevait à peine l'odeur ferreuse de son sang. Il fallait l'aider lui aussi !
Elle accourue vers lui et constata qu'un éclat de bois était fiché dans son dos. Son premier reflex fut de lui enlever l'objet de douleur mais mal lui en pris car le sang se déversa d'autant plus. Bon et maintenant ? Elle tira le marin vers l'endroit où elle avait trouvé le draps, déchira à nouveau un lambeau de ce dernier et commença à bander la plaie. Ses mains passèrent sur quelque chose de visqueux, elle regarda et sa mine se froissa en un dégout indescriptible. {i]Pas fichu de vomir autre part que sur lui même...[/i]

Bon c'était pas le plus proche et elle recommença tout. Elle retira le vêtement salit du marin qu'elle jeta plus loin, avec le bout de tissus qu'elle avait en main elle nettoya le reste de vomit qu'il lui rester, elle se rinça les mains avec la pluie qui tombait. Il fallait avouer que c'était pas le mieux mais là, elle n'avait que ça. Elle pris une autre bande de tissus du drap trempé par l'eau de mer et la pluie et l'enroula fermement autour du corp du marin. Avec encore un peu de tissus elle pris soin de placer une compresse de fortune sous le bandage. Le sel de l'eau de mer allait aider à nettoyer un peu la plaie. Il ne restait plus grand chose de son drap mais il avait bien servi !

Bon après s'être bien occupé du marin, ce dernier se leva prit d'une soudaine fougue pour aider ses compatriotes.

"Heu tu sais tu es blessé, tu devrais...."

Le marin s'effondra sur le sol.

"HEY ! Dit que je te soignes pas bien !"

Elle alla le rechercher avant qu'il ne s’étouffe avec toute l'eau de mer qui pouvait passée sur le pont et chercha à savoir ce qu'il avait cette fois-ci. C'est vrai quoi elle pensait s'en être bien occupée ! Ha ba non le gars était brûlant maintenant. Bon c'était pas tout mais elle était la seule à pouvoir s'occuper des blessés et malades ici, tous les autres travaillaient...

Elle avisa la porte qui menait à leur dortoir. Normalement elle était bien fermée afin que tout reste sec, mais le pauvre marin avait besoin de repos, de chaleur et surtout d'être au sec. Elle le porta tant bien que mal sur ses épaules. Elle le traîna aussi, c'était pas facile d'avancer sur un bateau qui brinquebalait comme pas possible avec un vent qui essayait de vous apprendre à voler. Mais elle y parvint.

Éleïssen posa le marin sur le sol sec et lui retira ses vêtements. Pas tous hein, vous faites pas d'illusions là dessus elle avait de la pudeur quand même. Mais au moins avec ça il ne resterait pas trempé, puis le caleçon c'était pas trop grave. Elle le plaça tant bien que mal dans un hamac afin que les secousses soient un peu atténuées puis la jeune fille pris cinq ou six couvertures et les mirent sur le blessé/ malade.

"Faut que tu reste bien au chaud et repose toi aussi."

Des médicaments et de l'eau ne lui ferait sans doute pas de mal, mais elle ne savait pas où ça se trouvait.

"Je sais pas si t'as la force de me parler, mais tu saurais où se trouve l'eau et les médicaments ?"

Éleïssen émit un crie de douleur. Son bras la brûlait ! Mais avant cela il fallait éteindre le feu. Oui elle ne voulait pas avoir d'autre brûlés ou encore pire que le bateau parte en miette à cause du feu. Une tempête était amplement suffisante !

La jeune fille récupéra les vêtements humides du marins et s'en servit pour étouffer le feu. Elle se brûla les genoux et respira de la fumée, mais ce n'était pas grave, elle avait au moins pu éviter un carnage. Maintenant elle devait s'occuper de son bras avant que ça ne devienne grave. Elle Retourna dehors, se couvrit sa blessure afin d'éviter que les gouttelettes n'agresse sa peau abîmée et elle récupéra le dernier morceaux mouillé et repartie à l’abri. Une fois au sec elle froissa le drap imbibé d'eau de pluie sur ses brûlures puis se banda ces dernières. L'eau apaisa sa douleur et rendait ses blessures plus supportables.

Et maintenant ? Une odeur de brûlée emplissait la pièce mais la fumée était partie. Elle aurait bien besoin de boire mais elle ne savait où se trouvait la réserve d'eau. Ce n'était pas trop grave ça pouvait attendre. Elle état bien ici.

Un son attira son regard et elle finit par identifier où se trouvait l'eau. Bon c'était le tonneau au coin de la pièce. Mais là n'était pas la question. Elle commença à ouvrir la porte afin de faire sortir la fumée mais mal lui en pris car elle reçut une gerbe d'eau. C'était pas en laissant entrer la tempête que son malade allait guérir !

Mais heureusement les quelques rafales de vents suffirent à aérer la pièces et laisser partir les traces de fumée. Elle ferma la porte et rajouta des couvertures sur le malade afin de compenser le refroidissement soudain de la pièce.

Et maintenant ? Elle lui apporta de l'eau fraiche qu'elle lui fit boire, c'est que le corps à besoin d'eau dans ces moments là. et avec un bout de couverture déchiré elle créa un chiffon humide qu'elle plaça sur son front afin de le rafraichir un peu.
La jeune fille but également et se rinça à nouveau ses brûlures à l'eau afin de mieux les laver.